a bouge à Brouilly. A l'initiative de vignerons dynamiques à la tête et au sein de l'Association Terres de Brouilly, plusieurs projets ont été initiés ces dernières années, dont les résultats concrets devraient déboucher d'ici quelques années. Le plus important concerne l'obtention de futurs premier crus, espérés pour 2026. L'élément déclencheur de cette initiative a eu lieu lorsque les vignerons ont pris conscience, en 2014, de l'extrême diversité et complexité des terroirs grâce à la cartographie des sols. « Il n'y a pas un Brouilly mais plusieurs. Il fallait exprimer leurs différences, les matérialiser en produisant des vins par terroir », témoigne Robert Perroud, vigneron à Odenas et co-président de l'association Terre des Brouilly.
Pour y parvenir, les vignerons sont invités dans un premier temps à revendiquer des lieux-dits chaque année sur leur déclaration de récolte, afin de créer un « historique » de production. 86 l'ont été pour la récolte 2018 en appellation Brouilly et 20 en Côte de Brouilly, un nombre en progression constante: « Les viticulteurs sont de plus en plus fiers de déclarer des vins issus de leurs différentes parcelles », constate Robert Perroud. Ces vins font aussi l'objet chaque année d'une dégustation pour mieux « appréhender les différents styles ». Sur ce nombre total, seuls certains lieux-dits seront conservés in fine, pour devenir des 1ers crus. Ce qu'y gagneront ces appellations : le fait « d'être prises plus au sérieux, de gagner en notoriété et en crédibilité ».
L'analyse des sols a également permis de mettre à jour des terroirs argilo-calcaires propices à la production de vin blanc. Un inventaire précis de ces derniers a été réalisé récemment par le syndicat. Parallèlement à l'introduction de 1ers crus dans le cahier des charges, celui-ci a en effet acté la décision de produire à terme des Brouilly ou Côte de Brouilly blancs, à base de Chardonnay.
Autre nouveau chantier mis en route : la création d'un groupe « pilote » composé d'une vingtaine de viticulteurs sur le thème de l'agro-écologie, qui sera géré par un animateur. « Le Mont Brouilly est devenu très touristique, nous devons remettre de la biodiversité dans nos paysages en replantant des haies, des arbres, etc », explique Robert Perroud, enthousiaste.
Côté communication enfin, une nouvelle identité, concrétisée par une signature et un logo (voir ci-dessous) représentant le mont Brouilly, « Terre des Brouilly », a été imaginée. Une réflexion est en cours pour la retrouver gravée sur l'ensemble des bouteilles des deux appellations. « Cela mettrait tout le monde sous la même bannière et permettrait une meilleure visibilité ».