Nous avons renoncé : les surfaces qu’on nous autorisait à planter étaient insuffisantes pour faire une cuvée », témoigne Jean-Michel Aribaud, président de la cave de Gruissan. Même déception aux Vignobles Foncalieu qui n’ont pu planter qu’un hectare d’une variété Bouquet à base de Chasan alors qu’ils en voulaient trois.
Initié en 2017 par le CIVL, l’interprofession, l’ambitieux programme d’expérimentation des variétés Bouquet s’embourbe. Cette initiative avait suscité un fort engouement : une soixantaine de viticulteurs s’étaient portés candidats pour planter ces hybrides résistants aux maladies et d’un profil organoleptique proche des vins languedociens sur une centaine d’ha.
Deux ans plus tard, à peine une quinzaine d’hectares ont été plantés. Cette expérimentation à grande échelle se heurte à toute une série de freins techniques, administratifs et politiques. Déjà limitée, la disponibilité des plants a été encore amputée par la grêle l’an dernier au domaine de Cazes dans l’Aude, où sont prélevés les greffons. La prime à la plantation promise par le Conseil Régional n’a toujours pas été versée.
Le projet est également contraint par la réglementation qui limite les surfaces expérimentales à 20 ha par variété et par bassin de production. Enfin, l’Inra reste très frileux quant au déploiement de ces variétés, préférant miser sur les Resdur, moins susceptibles de subir des contournements de résistance. Il n’a donné son accord pour ce programme que sous la pression des professionnels.
Lassée des complications, Foncalieu s’est tourné vers les variétés résistantes : Floréal, Vidoc et Soreli. VCR annonce avoir vendu 200 000 plants de Soreli ces deux dernières campagnes en Languedoc.