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Préparer l'avenir des vins de Bourgogne
Le changement, c'est maintenant !

Le colloque Vinosphère, organisé le 14 février 2019 par le BIVB, a été l'occasion d'une grande réflexion sur les changements à opérer pour mieux préparer l'avenir des vins de Bourgogne.
Par Juliette Cassagnes Le 19 février 2019
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Le changement, c'est maintenant !
«

 C'est le temps du changement, a lancé Gérard Mermet, sociologue*, aux vignerons présents lors du colloque. Il n'y a plus d'autre choix que de s'adapter »... Changement climatique bien-sûr, changement de pratiques culturales aussi, avec la transition agro-écologique qui a été le thème le plus souvent évoqué lors du colloque. « On passera de l'économie à l'écolonomie. La croissance devra être durable et verte ; ce sera douloureux et coûteux, mais c'est nécessaire » a t-il poursuivi.

Décider de changer

La Charte sur les bonnes pratiques, lancée en 2017 par la filière, va dans ce sens. Mais basée sur le volontariat, l'implication et l'appropriation par les viticulteurs restent actuellement trop lentes : « Un certain nombre s'engage, mais collectivement, c'est beaucoup plus difficile, a déclaré Frédéric Barnier, président de la Commission technique du BIVB. Le risque de ne pas bouger collectivement est que demain, il y ait des bons et des mauvais élèves laissés au bord de la route...On ne peut pas faire autrement que de changer, il faut y aller ! » a t-il lui-aussi martelé. Pour mieux mesurer les résultats des actions engagées, cette charte devrait par ailleurs se transformer, dans les mois prochains, en un référentiel certifiable.

Le plus difficile, c'est de prendre la décision de changer

A ce sujet, la mesure consistant à mettre fin au désherbage total par herbicides a été mentionnée : « Ce ne sera pas facile, prévient Anne Parent, vigneronne en bio venue témoigner. Cela demandera de l'investissement et un changement dans la gestion de l'entreprise, de sortir de sa zone de confort, de retourner dans ses parcelles, de cultiver ses sols... Mais le plus difficile, ce n'est pas de changer, mais de prendre la décision de changer ».

Parmi les moyens d'y parvenir, la mutualisation et l'intelligence collective ont été exprimés à plusieurs reprises par les intervenants. « Avec la mutualisation des bonnes pratiques, on peut aller assez vite et loin », estime le sociologue. « On est assez mauvais en Bourgogne, on est trop individualiste ; il faut mettre en commun les moyens humains et matériels, réfléchir ensemble ; des économies sont possibles, il faut arrêter d'avoir chacun son tracteur dans son coin », a confirmé Anne Parent.

La problématique du sujet du foncier viticole et de sa transmission ont également été mis en avant. Un sondage effectué auprès des acteurs de la filière par l'Université de Bourgogne en lien avec le BIVB, pointe notamment du doigts l'inefficacité des outils de régulation, avec un sentiment de « conflit d'intérêt » de leur part. La question d'une modification de ces derniers a ainsi été soulevée : « Ne faudrait-il pas à l'avenir plus se concentrer sur le contrôle de l'usage des sols que sur la valeur des terres ?» a ainsi interrogé Sarah Perie-frey, ingénieur de recherche à l'université de Bourgogne, suite à cette enquête.

Le consommateur change, lui-aussi...

Mais le changement devra aussi s'opérer vis-à-vis des consommateurs, qui eux-aussi, évoluent. Les nouvelles générations sont connectées, consomment de tout, tout de suite, comparent, tiennent compte d'avis et publient eux-mêmes les leurs. Le e-commerce se développe et est aussi devenu incontournable pour les opérateurs.

Les consommateurs deviennent aussi plus méfiants et exigeants. Il n'y a plus uniquement la qualité intrinsèque du produit qui compte, mais aussi son image globale, l'accueil, les conditions de production, en un mot sa partie « immatérielle ».

Promouvoir une consommation responsable
« On va passer d'un rapport qualité-prix à un rapport valeur-coût, qui pèsera de plus en plus dans le modèle de décision » projette le sociologue. Ce dernier souligne par ailleurs chez eux « un grand besoin de pédagogie », avec l'intérêt de communiquer beaucoup plus sur les contraintes écologiques, les consommateurs y étant « très sensibles ».

Kristel Lepresle, de Vin & Société, a quant à elle souligné la nécessité pour les producteurs de plus s'impliquer dans la promotion d'une consommation responsable du vin. De son côté, l'interprofession aura notamment à charge de mieux protéger les appellations, de plus en plus usurpées. « Un long travail de contentieux nous attend pour les années à venir » a déclaré Christian Vanier, directeur du BIVB.

(*Gérard Mermet est sociologue spécialiste de l'analyse des modes de vie, du changement social, de la consommation. Il est auteur du livre prospectif "Francoscopie 2030").

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