J’entends bien faire de l’œnotourisme une priorité gouvernementale » martèle Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, ce 16 octobre à Bordeaux, lors de l’inauguration de la huitième édition du salon Destination Vignobles. Se posant en soutien de l’essor du tourisme vigneron, le ministre affirme être « là pour créer un contexte qui soit favorable et qui permette le développement des activités oenotouristiques ».
Dans la pratique, les freins à lever ne manquent pas. « Il y a de nombreux moments où les domaines sont freinés dans leurs projets par la crainte de ne pas respecter la réglementation » rapporte Christophe Chevré, le directeur du pôle de développement des Vignerons Indépendants de France. Comme les interrogations sur la licence à posséder pour pouvoir faire déguster des vins au caveau sur les dispositifs d’accessibilité… Sans oublier la crainte récurrente que des activités œnotouristiques comme la taille ou la récolte par des visiteurs ne puissent être considérées comme du travail dissimulé. « Il faut rassurer les vignerons. Souvent, les ateliers vendanges, on en parle et on ne l’écrit pas » résume Christophe Chevré.


« Ces freins, on les a bien en tête » répond Jean-Baptiste Lemoyne, qui annonce une partie de leur résolution dans la prochaine feuille de route nationale sur l’œnotourisme. Il s'agit de 20 dispositifs qui seront dévoilés ce 20 novembre à Paris, lors des Assises de l’œnotourisme voulues par Hervé Novelli, le président du Conseil Supérieur de l’œnotourisme (CSœ). « Le CSœ peut compter sur mon soutien pour porter un certain nombre de demandes, qui sont de bon sens » annonce Jean-Baptiste Lemoyne. Ce dernier affirme travailler à convaincre les autres ministères et administrations du bien-fondé de ces demandes.
« Il faut faire attention au quotidien à ce que les ambitions œnotouristiques ne se heurtent pas à des tracas administratifs ou à des complexités » conclut le sénateur bourguignon. La réussite de son travail de persuasion interministérielle se verra lors de l’arbitrage par Matignon, qui validera si l’œnotourisme est une priorité gouvernement.