ausse alerte. La résistance au mildiou de variétés Bouquet n’a pas été contournée comme l’a temporairement fait craindre l’apparition de quelques symptômes sur une parcelle dans l’Hérault. Ces craintes ont été levées la semaine dernière par Hernan Ojeda, directeur de la station expérimentale de l’Inra Pech-Rouge et Laurent Torregrosa, généticien et professeur à MontpellierSupAgro.
Les deux chercheurs se sont rendus sur place pour un examen détaillé de la parcelle. « Nous avons effectivement observé des nécroses sur feuilles et sur baies, qui sont bien dûes au mildiou. Ces symptômes sont ceux que l’on observe classiquement avec le gène de résistance RPV1, qui ne présente qu’une résistance partielle à la maladie. Le mildiou commence à se développer, la plante réagit avec ces nécroses qui bloquent le développement du champignon. Il n’y a pas de sporulation comme on l’observe avec les variétés sensibles», assure Laurent Torregrosa.
« L'importance de ces nécroses en fin de printemps est à mettre en relation avec l'importance exceptionnelle de la sporée à ce moment. La pression a été telle que des jeunes fleurs fécondées ou jeunes baies se sont nécrosées et momifiées. La plupart sont tombées avant la récolte, l’impact reste mineur sur le volume récolté. Rien à voir avec les dégâts sur le Merlot de la parcelle d’à coté, qui a été dévasté malgré 12 traitements », indique le chercheur dans son rapport.
« Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, confirme Laurent Delierre de l’observatoire Oscar. « En Languedoc, on n’a pas l’habitude de voir des symptômes de mildiou sur les variétés Bouquet car la pression du champignon est généralement faible, mais en Charentes, le mildiou est souvent présent sur ces cépages Bouquet. Lla résistance n’est pas pour autant contournée. Le gène RPV1 des variétés Bouquet n’est que partiellement résistant au mildiou. C’est également le cas du gène RPV3, qui est présent dans les Resdur 1, en plus du RPV1. Voir du mildiou sur ces génotypes n’est donc pas inquiétant. Ça le sera le jour où on constatera que ces variétés se comportent face au mildiou comme des variétés sensibles. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui ».