menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / Les pluies gorgent les sols et retardent les travaux viticoles
Les pluies gorgent les sols et retardent les travaux viticoles
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Bordeaux
Les pluies gorgent les sols et retardent les travaux viticoles

N’arrêtant pas depuis décembre, les précipitations suspendent les travaux viticoles. Le problème est de taille, alors que les premiers bourgeons apparaissent. Et que la pression sanitaire pourrait être précoce.
Par Alexandre Abellan Le 29 mars 2018
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Les pluies gorgent les sols et retardent les travaux viticoles
D

ans les hangars girondins, les tracteurs sont sur les starting-blocks. Rutilants et équipés, ils sont prêts à sortir dès que précipitations auront cessé et que les sols auront séché. Avec le mauvais temps de cette semaine, toute sortie de tracteur est bonnement impossible dans les vignes girondines. « Les pluies durent et nous posent du souci. Cela va devenir compliqué pour les vignobles qui se passent d’herbicides. Et ils sont toujours plus nombreux » souligne Philippe Abadie, le directeur du service vin à la Chambre d’Agriculture de Gironde (CA 33), qui devait organiser des démonstrations de matériel de travail du sol cette semaine et les a reportés à… mai.

« Depuis novembre, on n’est pas loin d’avoir eu 500 millimètres de pluie. Cela retarde tous les travaux de la période. En empêchant le broyage des sarments, le désherbage sous le rang avec les interceps, le changement des piquets et fils de fer, le positionnement des engrais… Actuellement, tout reste sous les hangars » résume Joël Ortiz, le responsable viticole Sud-Gironde de la CA 33. Prenant leur mal en patience, les vignerons bordelais attendent l’arrêt des pluies et le ressuyage des sols. Ce qui devrait prendre du temps, sans que le fatalisme n’ait encore cédé la place à l’impatience.

Pas affolé

« Honnêtement, je ne suis pas affolé. On prend du retard, mais les températures restent assez basses et le développement des herbes reste peu important et globalement contenu. Il ne faudrait pas que la pluie dure encore un mois et que les températures montent » témoigne Benjamin Vimal, le directeur technique du château Lagrange (grand cru classé de Saint-Julien). Qui a pu, il est vrai, bénéficié d’une fenêtre d’accalmie pour mener une partie de ses opérations de broyage (tandis que l’essentiel du plan de fertilisation a été fait en novembre). « Il ne fallait pas rater les quelques jours de beau temps. Pour ceux en retard, il n'y a pas grand chose à faire sur des sols détemprés, à part détériorer la structure de son sol... La priorité sera l'apport d'engrais et le travail sous le rang selon la flore. Les plantes à cycle court, type véronique, ne sont pas urgentes, mais le chiendent et la folle avoine peuvent devenir explosifs » conseille Éric Maille, technicien viticole pour AgroBio Aquitaine. 

Face à cette pluie quasi-continue, l’inquiétude va cependant croissant, alors que le bourgeonnement pourrait commencer rapidement. Encore timides de premières pointes rouges apparaissent sur les parcelles précoces. Et alors que les bourgeons gonflent et deviennent cotonneux, la hausse des températures attendue la semaine prochaine pourrait généraliser le débourrement.

Réserve utile

« Un hiver et un début de printemps pluvieux à Bordeaux, ce n’est pas exceptionnel. Ce qui est particulier cette année, c’est que les cumuls sont importants sur une période de temps étalée (depuis la fin novembre 2017) » relativise David Pernet, le cofondateur du cabinet de conseil Sovivins (Martillac). Le conseiller souligne le volet positif de ces pluies incessantes, qui remettent à flot les réserves en eau utile de tous les sols, et diminue ainsi le risque de contrainte hydrique précoce sur le millésime à venir (ce qui n’avait pas été le cas en 2017, où les déficits hydriques étaient marqués aux vendanges).

Mais le vignoble peut s’attendre à une pression mildiou qui s’annonce forte et précoce. « Ces conditions climatiques privilégient la maturation des œufs d’hiver. Ils vont être mûrs au moment où la vigne deviendra sensible au mildiou (stade 2-3 feuilles). Cela présage d’un début de saison difficile » conclut David Pernet.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (2)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
craoux Le 30 mars 2018 à 15:48:41
Ah ces "hauts fonctionnaires" ! ... heureusement que la profession peut se lâcher sur leurs dos à bon compte ! Mais pour mémoire cher "Zorro", ce calendrier 2017/2018 - fixant une échéance incontournable au 30 avril - 1/résulte d'une harmonisation réglementaire au plan UE et 2/n'a pas même dernièrement fait l'objet de remarques particulières de la part de vos représentants siégeant au Conseil Spécialisé Vins réuni le 21 mars ... Et, faut-il le rappeler, heureusement qu'un dispositif de gestion d'une aide UE ne vise pas à faire dans le "prêt à porter" car les services doivent être en mesure de le gérer ! N'est-il pas possible d'arracher dans de bonnes conditions et de différer le projet de plantation à 2018/2019 ? Tout doit-il se faire avec précipitation (et après on pointe la baisse des rendements !).
Signaler ce contenu comme inapproprié
Zorro Le 29 mars 2018 à 13:27:58
Dans les nouvelles procédures établies par France Agrimer , on doit confirmer les projets de plantations pour cette campagne au 30 avril 2018. Avec les intempéries les viticulteurs qui n'ont pas eu arraché, ou ceux qui ne peuvent pas préparer les que vont-ils faire ????? La climatologie guide nos travaux . Un planning mis en place par de hauts fonctionnaires doit tenir compte de cela . On doit pouvoir modifier les dates de réalisation de nos futures plantations compte tenu de la météo. France Agrimer doit se pencher (sans tomber) très rapidement sur ce problème. Zorro
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé