Vouvray, les gendarmes veulent quitter leur caserne actuelle, exigüe et en zone inondable. Avec les élus locaux, ils ont trouvé où pourrait être transférée la gendarmerie, qui sera assortie de 14 logements individuels de fonction : une parcelle de 6 700 m2, en friche depuis longtemps. Or, le terrain borde des vignes, il est classé en AOC et même en « Avp », en raison de son intérêt paysager. A l’ODG de Vouvray, on voit rouge. « Ces terres en AOC intéressent des vignerons. Ce projet ôterait son caractère viticole à l’entrée du bourg et isolerait de grands îlots de vignes, qui seront ensuite plus vulnérables à l’urbanisation », explique Jean-Michel Pieaux, président de l’ODG de Vouvray.
Une enquête publique sur cette révision du plan local d’urbanisme a été ouverte par la mairie et vient de se terminer. Pour la maire de Vouvray, Brigitte Pineau, épouse d’un vigneron, il n’y a pas d’autre solution. Elle affirme que la gendarmerie partira à Montlouis si le transfert est impossible sur Vouvray. « Nous sommes nous aussi attachés à la présence de la gendarmerie sur le secteur. Mais elle ne doit pas être transférée sur des parcelles en AOC. L’appellation Vouvray n’a que très peu de réserves foncières, son potentiel de développement est réduit. Et l’urbanisation remet en cause l’identité et la beauté du terroir », plaide Jean-Michel Pieaux. L’Inao a émis un avis défavorable au projet.
L’ODG a proposé un autre terrain pour la future gendarmerie et ses logements. Sans succès. La maire fait valoir qu’elle travaille sur un projet de zone agricole protégée et qu’elle a prévu de classer 5 000 m2 de terres en AOC Vouvray afin de compenser la perte de la parcelle devant accueillir les gendarmes. Mais pour l’ODG, ce lot de consolation n’est pas acceptable : les parcelles visées sont enclavées au sein de zones d’habitations. Jean-Michel Pieaux se dit « désemparé face à ce manque de concertation ».