Le dossier d’agrément de Trichopria drosophilæ a été posé à l’ANSES* en décembre 2017. Nous espérons que notre parasitoïde contre Drosophila suzukii sera disponible cet été 2018 pour les viticulteurs français » annonce Philippe Parageaud, en charge des opérations françaises de Bioplanet. Spécialiste du biocontrôle par acariens et insectes, la société italienne développe depuis trois ans une alternative biologique pour réduire les pertes de récolte causées par la drosophile suzukii. Causant des dégâts sur baies (et le développement de pourriture acétique), le moucheron asiatique est invasif, quand l’insecte de biocontrôle proposé par Bioplanet est présent en Europe (il a été trouvé en Allemagne, Espagne, France, Italie…).
Si pour l’instant il n’y a pas eu de tests sur vignes (faute de besoins), les résultats de Trichopria drosophilæ sont prometteurs sur cerisiers et fraisiers. « Ce n’est pas le parasitoïde parfait, mais il y a des effets notables » note Philippe Parageaud, qui souligne « cette solution ne peut pas constituer une lutte à court terme à cause de la durée des cycles de développement. Une fois que Drosophila suzukii est présente, il est trop tard pour ensemencer. »
En septembre 2017, Bioplanet a ensemencé 2 000 hectares en Italie avec Trichopria drosophilæ. Ces essais sur de grandes surfaces sont réalisés avec des doses de 2 à 3 000 individus lâchés par hectare, en abord des parcelles et en fonction des paysages. Seulement un tiers de ce volume est lâché en automne, afin de peser à la fin du cycle végétatif sur les populations de drosophile suzukii allant hiberner. Les deux-tiers restant sont disséminés en mars/avril, pour réduire la pression en amont de la première génération. Pour les vignes, Bioplanet estime en l’état que des doses de 5 000 individus seraient nécessaires par hectare. Pour un coût avoisinant 500 €/ha.
Drosophila suzukii reste cependant une menace encore émergente dans le vignoble. Son pic d’impact sur le vignoble ayant été ponctuel, datant de 2014 (en Alsace, à Bordeaux, dans le Sud-Ouest…).
* : L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, qui valide désormais les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM).