omment les viticulteurs appréhendent-ils leur exposition aux produits phytosanitaires ? Quelles solutions selon eux pour réduire cette exposition lors des différentes phases (préparation de la bouillie, traitement, nettoyage). Pour le savoir, Nicolas Sourd, conseiller viticole à la chambre d’agriculture de l’Aude et animateur régional Ecophyto a interrogé des vignerons. Il a donné les résultats de son sondage lors de la conférence sur la sécurité des opérateurs, le 30 novembre lors du Sitevi. En premier lieu, les viticulteurs estiment que s’ils sont bien informés des caractéristiques techniques d’un produit (spectre d’efficacité, rémanence), ils le sont peu sur son impact sur la santé. Puis, pour ce qui est des moyens de réduire l’exposition, ils ne manquent pas d’idées. Ils aimeraient que les fabricants de produits améliorent encore les emballages, que les constructeurs mettent les incorporateurs de série sur les pulvérisateurs, qu’il y ait des systèmes de débouchage automatique des buses…
Mais les choses avancent. Gilbert Grenier, enseignant-chercheur à Bordeaux Sciences-Agro a ainsi vanté le système Dynajet Flex de Teejet qui permet de garder une pression constante quelle que soit la vitesse d’avancement, ce qui améliore la qualité de la pulvérisation.
Sonia Grimbuhler, de l’Irstea a ré-insisté sur l’intérêt des incorporateurs. Et pour améliorer les choses, constructeurs et firmes phytosanitaires travaillent sur le système Closed transfert system, une norme pour sécuriser le transfert du bidon vers pulvérisateur.
Elle a également rappelé qu’au niveau des tracteurs, ce sont les cabines de niveau 4 qui assure la meilleure protection de l’opérateur. Pierre Cayrouse, de New Holland a expliqué que sa société avait ainsi opté pour de telles cabines pour ses tracteurs et ses machines à vendanger.
« Aujourd’hui des solutions existent sur le marché », a conclu Emeric Oudin, d’Axe environnement. Mais selon lui elles ne sont pas assez promues sur le terrain.