vec la récolte 2017, la Bourgogne retrouve des "couleurs" : le volume de production en vin devrait finalement atteindre 1,45 million d'hectolitres, a annoncé Claude Chevalier, président délégué du BIVB, lors de la conférence de presse des Hospices de Beaune, ce dimanche 19 novembre 2017. Un millésime légèrement en-dessous de la moyenne décennale certes, mais nettement supérieur à celle particulièrement maigrichonne de l'an passé, qui s'était établie à 1,22 million d'hl. Ce chiffre cache néanmoins de fortes disparités, avec des récoltes parfois très faibles comme à Chablis et dans l'Auxerrois, touchés par le gel du mois d'avril 2017.
« En rouge, les vignes n'ont pas été trop chargées, contrairement à la rumeur et aux dires des journalistes, a tenu à préciser Claude Chevalier. La récolte est belle mais pas si importante que cela ». Sur Chardonnay, les responsables professionnels ont souligné une extraction particulièrement difficile cette année des jus lors des pressurages, obligeant les vinificateurs à s'y reprendre à plusieurs fois et à changer les réglages des pressoirs pour y parvenir.
D'un point de vue qualitatif, le millésime 2017 devrait donner des vins « bons » mais sans être « exceptionnels » non plus : « Ce ne sera pas le millésime du siècle, mais on aura des vins équilibrés ». L'année a par ailleurs été marquée par un état sanitaire très satisfaisant.
Le retour à des volumes plus conséquents a d'ores et déjà impliqué un regain d'activité sur la campagne vrac. Les trois premiers mois sont « dynamiques », avec +23% en volume par rapport à 2016, et un volume de transactions équivalent à celui de 2014, signe que « les vins sont bons et de la confiance du négoce dans les marchés », selon Frédéric Drouhin, président de la FNEB. «Seul Chablis va poser problème, avec deux récoltes très déficitaires qui s'enchaînent; le manque de disponibilité risque d'entrainer des pertes de positions sur les marchés », prévoit celui-ci pour l'année commerciale 2018.
Cette récolte devrait aussi permettre aux vignerons- tout au moins ceux situés dans les secteurs non gelés - de reconstituer en partie leurs stocks, qui avaient atteint des niveaux parfois très bas. A fin juillet, ils étaient estimés sur l'ensemble du vignoble à 1,1 million hl, soit l'équivalent de 9-10 mois de campagne.