’ambiance promettait d’être particulière, vu la conjoncture mondiale cette année. Le salon était une des premières rencontres permettant aux professionnels provenant de 23 pays de se faire une première idée de la qualité des vins issus du millésime 2017 dans l’Hémisphère nord, mais aussi du potentiel de récolte en 2018 dans l’Hémisphère sud. La présence française est stable par rapport aux années précédentes, comme l’explique Blandine Philibert-Maret, directrice France du salon : « Jusqu’à présent, nous étions sur des taux de progression de l’ordre de 20 ou 30% mais cette année, certains opérateurs ont dû renoncer à participer faute de volumes. Ce n’est pas tant qu’ils ne peuvent pas satisfaire leur demande actuelle, mais plutôt qu’ils n’ont pas de quoi développer de nouveaux marchés. Notons, d’ailleurs, que ces mêmes opérateurs assisteront, pour certains d’entre eux, en tant que visiteurs pour assurer leurs approvisionnements ». La faiblesse des disponibilités risquent d’accentuer l’orientation qualitative du vrac, perceptible depuis quelque temps déjà. Hormis les vins biologiques, le développement de nouvelles niches qualitatives va bon train. « La grande nouveauté du secteur, que nous avions senti venir à la WBWE, c’est la spécialisation de certains producteurs dans le vrac de haut de gamme ».
Cette tendance trouve son écho dans de nouvelles formules proposées cette année lors du salon. Outre le Bulk Wine Club, destiné à accompagner les opérateurs du vrac dans la lecture d’un marché souvent qualifié d’opaque, 2017 voit le lancement d’une série de conférences de haut niveau sur l’assemblage avec des intervenants de renom comme Michel Rolland. « Pour accompagner l’amélioration qualitative des vins en vrac, les opérateurs investissent de plus en plus dans la technologie », affirme la directrice France. « Par ces conférences, nous voulons démontrer que le vrac n’est pas synonyme de mauvaise qualité, tout en répondant à une demande forte d’informations et d’explications sur les outils qui existent pour mieux valoriser les vins ». L’évolution de la consommation entraîne, en effet, de nouvelles habitudes et avec elles, des débouchés à exploiter. « La préoccupation actuelle des jeunes consommateurs est de boire moins, mais aussi de varier les plaisirs, y compris en piochant dans les vins étrangers. Les BIB et vins servis au verre correspondent parfaitement à ces nouveaux modes de consommation, et ouvrent de nouvelles portes pour les opérateurs de vrac ».