mi-parcours des Etats généraux de l'alimentation qui réunissent tous les acteurs concernés, le président interviendra pour «donner un cap et sa vision pour l'alimentation en France» et si possible infléchir les pratiques avant les négociations commerciales de fin d'année entre les distributeurs et leurs fournisseurs, qui ont une forte incidence sur les prix agricoles.
Un des objectifs du gouvernement est d'«inverser la négociation» pour que les prix payés aux agriculteurs soient fixés à partir de leur coût de revient, sur lequel transformateurs et distributeurs appliquent ensuite leur marge, et non le contraire comme c'est le cas aujourd'hui.
Le projet d'Emmanuel Macron pour redresser l'agriculture passe donc par une forte transformation, selon l'Elysée.
Il compte inciter les secteurs agricoles à s'organiser en filières, réunissant tous les acteurs de la chaîne, avec pour objectif d'ici décembre de fixer des engagements sur 5 ans pour assurer leur pérennité, par exemple des pourcentages de production bio, des changements de modes de production ou de distribution, etc.
La structuration de filières inter-professionnelles, encore incomplètes dans l'agroalimentaire en France, serait la condition pour qu'elles reçoivent une partie de l'enveloppe de 5 milliards d'euros prévue pour l'agriculture.
Le gouvernement veut aussi encourager les producteurs à s'organiser pour commercialiser ensemble leurs produits. Il faut «conditionner certains dispositifs à la constitution d'organisations de producteurs et les accompagner pour définir des coûts de production et des indicateurs de marché», a ajouté la même source.
«Il faut permettre aux agriculteurs de sortir de la dépendance aux aides grâce à un juste prix payé, il faut donc une meilleure répartition de la valeur aux bénéfices des agriculteurs», estime l'Elysée.
Pour «stopper la guerre des prix bas» menée par la grande distribution, le gouvernement veut adopter des textes législatifs, sans exclure le recours à des ordonnances, pour changer la Loi de modernisation de l'économie (LME, qui régit les relations entre producteurs et distributeurs), d'ici décembre.
Alors que les négociations commerciales annuelles sont sur le point de commencer, l'exécutif reconnaît «qu'il n'y a pas de baguette magique», et évoque une «nouvelle philosophie» qui serait apparue lors des discussions des états généraux dans les rapports entre agriculteurs, industrie et grande distribution, jusqu'ici très divisés.