e retour à des volumes de vins plus conséquents en Bourgogne aura-t-il un impact sur les marchés ? Selon Jérôme Prince, courtier en Bourgogne spécialiste des Côtes de Nuits et de Beaune, les cours des vins bourguignons dans les « grandes » appellations ne devraient pas s’orienter à la baisse. « Les vignerons n’ont plus de stocks et vont avoir besoin de volumes pour les reconstituer en vue d’assurer leur production et leur vente en bouteilles, explique celui-ci. Ils vont aussi avoir tendance à diminuer la part de vrac au profit de celle-ci ».
Il y aura bien des volumes vrac supplémentaires disponibles sur le marché, mais cela ne devrait pas pour autant faire baisser les cours sur ces appellations, ni d’ailleurs sur les appellations régionales type Bourgogne « premium » ou celles issues des parcelles les plus qualitatives. « Mais les prix n’augmenteront pas non plus, je prévois donc davantage une stabilité des cours », ajoute Jérôme Prince.
Cette baisse serait pourtant la bienvenue du côté du négoce, qui s'attend à une dépréciation d'environ 10 %.
Selon le courtier, seul le cours de l’euro pourrait finalement réussir à avoir un impact à la baisse. Une perspective qui « inquiète » d'ailleurs les exportateurs pour l’année 2018 et qui a justement été évoquée par le président du BIVB lors de la conférence de presse de rentrée: « Une hausse de 10 à 15 % de sa valeur sera difficile à absorber par les metteurs en marché », a déclaré Louis-Fabrice Latour à ce propos.
«Une inflation de 10 % de l'euro ne pourra pas être répercutée sur les prix des vins », indique de son côté Jérôme Prince. Pour pouvoir compenser cette hausse de la monnaie européenne, le négoce bourguignon tentera donc, par tous les moyens, à acheter moins cher leurs vins sur le marché du vrac... dans une conjonture de contraction de l'offre.