Contrairement à ce que l'on en dit, la dégustation à l'aveugle est très peu une question de talent. Mais d'entraînement" confie Jon Arvid Rosengren, le meilleur sommelier du monde 2016, animant ce 21 juin la masterclass Vinexpo Challenge. Mettant au défi une centaine de visiteurs, cette dégustation à l'aveugle proposait de deviner les pays, cépages et millésimes de dix vins tranquilles (cinq blancs et cinq rouges).
Le moins que l'on puisse dire, c’est que le sommelier suédois a été très canaille dans son choix, comme s'en amusait Guillaume Deglise, le directeur général du salon Vinexpo. Allant d'un Tio Pepe à un cabernet sauvignon californien, en passant par un riesling allemand et un zweigelt autrichien.


"Même les meilleurs n'arrivent pas à 100/100, ça n'existe pas !" rassure Jon Arvid Rosengren. Pour lui le nerf de man guerre est la concentration : "il faut se focaliser sur les arômes et le profil du vin dans le verre, le disséquer pour le relier a ses connaissances théoriques et ses expériences. Puis tout oublier quand on passe au verre suivant" conseille-t-il.
Tout en reconnaissant qu'avec l'expansion du monde viticole, plus rien ne peut être considéré comme acquis. "Je ne m'avancerai pas à reconnaître un tempranillo australien" plaisante-t-il. Mais pour lui il s'agit d'abord d'avoir une maîtrise des vins répondant à un stéréotype reconnaissable entre tous. Comme l'assyrtiko grec.
En creux, le sommelier suédois a fait choix de mettre en avant des régions viticoles sous-estimées. Comme le Muscadet ou Xérès, malgré leur potentiel en accords mets-et-vins et leurs prix souvent très attractifs souligne Jon Arvid Rosengren.