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Big data et robots
La viticulture numérique encore balbutiante

La viticulture 2.0 se déploie peu à peu dans le secteur viticole français. Mais le champ des possibles est immense. La route est donc encore longue avant que l'offre, multiple en outils et services, soit entièrement adaptée et structurée, mais aussi que les vignerons s'en saisissent.
Par Juliette Cassagnes Le 14 avril 2017
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L

e secteur viticole n'est pas épargné par la « révolution numérique », qui touche l'ensemble des secteurs économiques. Peu à peu, elle tente de se faire une place, avec un nombre croissant de domaines viticoles équipés des dernières innnovations. Mais selon les experts, « on n'en est qu'au début ». Ainsi, la télédétection ne concernait en 2016 que 1 % des surfaces viticoles françaises, contre 13 % en céréales.

Une offre à mieux structurer et vulgariser

Pour Marie-Aure Bourgeon, consultante dans les nouvelles technologies liées la pulvérisation, le premier enjeu de développement dans ce domaine, pour les années à venir, reste de « faciliter la compréhension et l'accès aux informations entre les acteurs » : constructeurs de capteurs, fournisseurs de services, conseillers ou techniciens, et domaines viticoles. « Il y a une certaine difficulté à trouver un language commun entre eux », constate celle-ci. La chaîne d'information est rendue compliquée par la multiplication des acteurs, des outils, des méthodes de mesures et des indicateurs utilisés. Les données informatiques et les cartographies produites doivent être, à l'avenir, plus facilement interprétables, compréhensibles et exploitables d'un point de vue agronomique, en adéquation avec les besoins de viticulteurs.

Son développement passera par ailleurs par une meilleure appropriation des outils et méthodes par les vignerons, mais aussi par les conseillers-techniciens, la majorité d'entre eux n'étant pas suffisamment au fait des derniers outils disponibles. Un gros travail de formation et de communication reste donc à conduire auprès de ces acteurs. « Tout l'enjeu reste la bonne interprétation de toutes les données, par l'humain, qui reste irremplaçable, pour prendre les bonnes décisions », rappelle Bruno Tisseyre, de Montpellier SupAgro.

Il sera aussi nécessaire, pour les vignerons, de moderniser leurs équipements. «Il s’agit d’être cohérent entre l’efficacité des matériels de pulvérisation et les pratiques de mise en œuvre des traitements qui peuvent être associées à 35% d’erreurs », cite pour exemple Marie-Aure Bourgeon. Une autre marge de progression identifiée concerne l'automatisation de la modulation des pratiques, qui tend à se développer. Elle peut se décliner sous deux formes: celle dictée par des cartographies de la vigueur des vignes, où la définition des règles de décision agronomiques reliées à un système de modulation des interventions culturales se dessine mais reste globalement peu maîtrisée. Ou encore celle de la modulation des traitements phytosanitaires en temps réel, qui soulève actuellement des questions sur l'organisation des traitements et la gestion des effluents. Cette dernière nécessitera par ailleurs l'intervention d'autres techniques comme l'injection directe, qui demande elle-même du temps supplémentaire de développement.

Du côté des robots et des cobots...

D'un point de vue matériels, les prochaines innovations sont à attendre du côté de la robotique. Cette technologie a pour principal intérêt d'assister ou de remplacer l'Homme dans des tâches pénibles, dangereuses ou coûteuses en main d'oeuvre. Des prototypes ont déjà vu le jour, mais des innovations restent encore possibles.

Les derniers nés, qui servent à tondre, entretenir son sol ou tailler, se prénomment « Bob », « Ted », « Vitirover », « Wall-ye », et sont encore en cours de développement. Vu leur coût, les robots mis au points devront à terme nécessairement être capables d'être polyvalents. On peut aussi imaginer s'orienter vers des robots capables d'effectuer des traitements phytosanitaires, ou tout au moins d'assister le vigneron dans cette opération. « Mais cela demanderait le développement inévitable d'une nouvelle technologie de pulvérisation moins gourmande en énergie et en poids, indique Marie-Aure Bourgeon. C'est en tous cas l'un des enjeux les plus importants pour la profession ».

Toujours dans le but de diminuer la pénibilité dans le travail, on pourrait aussi envisager un jour l'arrivée des cobots, sorte de robots collaboratifs, qui interagissent avec l'homme, ou encore des exosquelettes et ergosquelettes. Ces derniers voient déjà le jour dans d'autres secteurs industriels. Leur principe : assister l'opérateur dans son travail grâce à des verrins.

Enfin, la consultante constate la place grandissante des drones, qui devraient à terme selon elle devenir le véritable « compagnon » du vigneron de demain, comme outil de diagnostic.

Le Big data pour avoir de meilleures prédictions

Un autre enjeu identifié concerne le devenir de toutes les données collectées issues des capteurs et de la télédétection, depuis plusieurs années, ainsi que leur stockage : « On ne sait pas encore quoi en faire », indiquent les experts.

Il s'agirait de pouvoir conserver et exploiter ces millions de données « terrain » et leur historique, produites de façon exponentielles, en d'autre terme utiliser le Big data. « L'enjeu n'est pas le transport des données mais mais leur véracité et leur structuration sous forme d'applications concrètes. C'est là ou est la création de valeur », a expliqué Thierry Goyard, de chez Smag, une filiale d'Invivo. « Ce qui donne de la valeur à la donnée, c'est qu'elle doit pouvoir être interprétée », confirme Nina Lachia, de Montpellier SupAgro.

Une fois croisées, compilées, elles devraient à terme permettre de décrire, comprendre, pour mieux anticiper les phénomènes, donc conseiller plus tôt les vignerons, grâce à de nouveaux modèles numériques de prédiction.

« On passe d'une viticulture raisonnée, basée sur une centaine de données et sur ce qui s'est passé, à une viticulture mesurée, basée sur le prédictif guidé par des milliers de données, qui permet d'anticiper de plus en plus...c'est un changement de paradigme », estime Thierry Goyard.

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