e prix du foncier viticole dans la Vallée du Rhône est marqué par une évolution à deux vitesses, a indiqué Michel Veyrier, de l'agence Vinea Transactions, ce lundi 27 mars, lors de la conférence de l'Université du vin de Suze-la-Rousse sur le thème de l'installation.
D'un côté, celui des crus, qui devient de plus en plus cher, voire qui a « explosé » ces dix dernières années pour certains, même si l'on est encore loin d'atteindre ceux de Bourgogne ou de Bordeaux. À titre d'exemple, les appellations Hermitage et Côte-rôtie, qui sont passées de 100 000 €/ha en 1990 à 950 000 €/ha en 2015, soit une valeur multipliée par 9 en 25 ans. Autre exemple, plus au sud : le cru Châteauneuf-du-Pape, qui a lui aussi évolué à la hausse, mais de façon plus « mesurée » : de 90 000 €/ha en 1995, il s'établit désormais à un prix moyen de 400 000 €/ha. « Cette croissance est régulière, il n'y a pas eu de surchauffe. Et elle va très clairement se poursuivre », a commenté l'expert à propos des crus rhodaniens.
De l'autre côté, les appellations régionales, Côtes-du-Rhône et Côtes-du-Rhône villages, qui témoignent d'une « extrême stabilité » et d'absence de spéculation. En 25 ans, la valeur des premiers n'a quasiment pas bougé, autour de 20 000 €/ha ; celle des villages s'établit entre 30 000 €/ha et 40 000 €/ha. « C'est un marché très stable qui va continuer », prévoit Michel Veyrier.
Plus largement, le vignoble méditerranéen, qui comprend la Provence, le Languedoc et la Vallée du Rhône, se classe en troisième position en termes de nombre d'investisseurs. « Il est riche en offres et attractif, et connaît un mouvement permanent, avec 43 à 75 transactions significatives de domaines viticoles selon les années ». Le profil des investisseurs : des professionnels - vignerons en place, néo-vignerons ou encore négoce - des investisseurs européens, catégorie qui a le plus baissé ces dernières années, ou encore des néophytes, comme des chefs d'entreprise, opérant dans une logique fiscale ou patrimoniale. À noter que les chinois restent « cantonnés » au vignoble bordelais pour le moment.
« Le patrimoine viticole rhodanien est stable, il bénéficie d'une bonne image », a conclu l'expert.