l’avenir, « les chaînes logistiques continueront de raccourcir, car le vin sera de plus en plus commandé directement chez le producteur » conclut, non sans autorité, l’étude réalisée par l’Université de Geisenheim pour le salon Prowein. Prenant de la hauteur, cette enquête universitaire se base sur un sondage réalisé en janvier dernier, auprès de 1 487 professionnels de la filière vitivinicole mondiale. Aussi bien de la production (40 % des sondés) que de la mise en marché (60 %). Pour asseoir sa prédiction de circuits raccourcis, cette étude distingue les entreprises les plus optimistes de la production, et celles les plus pessimistes de la distribution.
Dans le vignoble, le sondage souligne ainsi le plus fort optimisme des caves particulières. 71 % ayant confiance dans leur développement, contre 65 % pour les coopératives et 66 % pour les grosses exploitations. Pour les chercheurs de Geisenheim, cela s’explique parce que « les coopératives et les négociants se trouvent dans un fort processus de concentration », tandis que les vignerons indépendants sont de plus en plus perçus comme des fournisseurs d’avenir par la distribution.
L’étude se focalise également sur le pessimisme, relatif, des cavistes indépendants. 55 % se disent confiants, contre 60 % pour les distributeurs spécialisés et 68 % pour les importateurs. L’étude de Geisenheim estime que « ceci est surtout dû à une mutation structurelle persistante dans les canaux de distribution de vin, dans laquelle les supermarchés/hypermarchés et les canaux en ligne gagnent en importance ».
Mais si les achats en direct semblent avoir le vent en poupe, ils ne sont pas équivalents à des achats en circuit court. Au contraire, les producteurs annonçant que leurs exportations ne peuvent qu’aller croissant (90 % des sondés veulent ouvrir de nouveaux marchés d’ici 2020), la consommation des pays producteurs semblant condamnée à un inéluctable déclin.
À noter parmi les, nombreuses, questions posées par ce premier sondage les tendances d’attractivité des marchés à l’export. D’après les producteurs et metteurs en marché sondés, le trop cinq des principaux marchés sont : l’Allemagne, la Belgique, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Suisse. Au contraire, les marchés les moins « intéressants » sont le Brésil, la France, l’Italie, la Russie et de nouveau le Royaume-Uni. Car si l’export ne manque pas d’opportunités, ce sont autant de risques en puissance. Les conséquences du Brexit sur la taxation des vins et spiritueux inquiète ainsi, malgré l’importance historique du marché anglais.