e 27 avril, le gel s’abat sur le vignoble des frères Marchesseau en appellation Bourgueil, Chinon et Saint-Nicolas-de-Bourgueil. « Nous avons perdu 90 % de la récolte, notre rendement atteint les 7 hl/ha » explique Vincent Marchesseau. C’est un véritable drame. Comment réagir pour ce domaine conduit en bio ? Non loin de là, à Saint-Nicolas-de-Bourgueil, Wilfried Mabileau exploite les 20 hectares en conventionnel du domaine familial Lysiane et Guy Mabileau. Lui n’a pas été gelé : ses vignes sont protégées par un système d’aspersion. Mais, il a une autre problématique. Il aimerait développer la part de ses ventes en bouteille. « Nous commercialisons 40 % au caveau, 20 % en circuit professionnel, le reste en vrac auprès du négoce » explique Wilfried Mabileau.
Ensemble au salon des vins de Loire
L’idée germe de travailler ensemble pour, d’un côté, ne pas décevoir les clients du domaine Marchesseau à la recherche de Saint-Nicolas-de-Bourgueil, et, de l'autre, permettre un développement des ventes du domaine Mabileau. L’idée se concrétise au salon des vins de Loire, où les deux domaines font stand côte à côte. « Je propose à mes clients orientés viticulture conventionnelle de découvrir les vins de Wilfried » explique Vincent Mabileau. « Proposer à la fois du bio et du conventionnel permet de coller à la demande des acheteurs professionnels. Ils cherchent une solution pour pouvoir offrir les deux types de vin à leur clientèle» surenchérit Wilfried Mabileau.
Cette alliance est rendue possible également parce que Vincent Mabileau a décidé d’arracher ses trois hectares en Saint-Nicolas-de-Bourgueil. Les vignes avaient 80 ans et « de toute façon, j’ai perdu mon marché sur cette appellation » explique-t-il. Vincent Marchesseau compte le replanter pour installer une vigne adaptée à la conduite biologique. En attendant, il commercialise son millésime 2016 sous le nom "du chaos naît une étoile ». Un vin de France qui assemble les trois appellations du domaine, une manière de valoriser le peu qu’il a vendangé. Et d’expliquer : « c’est un moyen pour moi de conserver un lien avec la clientèle ».