près l’embellie des ces dernières années, le syndicat des pays d’Oc, qui tenait le 15 décembre son assemblée générale à la Grande Motte, aborde cette nouvelle campagne avec quelques craintes : le démarrage poussif des contractualisations et les prix à la baisse semblent indiquer un retournement de tendance. Les mines réjouies de l’an dernier ont d’ailleurs cédé la place aux visages graves. «La situation est compliquée, les sorties de chai atones et les propositions de prix à la baisse inquiètent les vignerons », a déclaré Jacques Gravegeal lors d’un point presse en préambule à l’AG. En cause, les attentats et la chute du tourisme cette année en France qui ont plombé la consommation. Et bien sûr, les vins d’Espagne, deux fois moins chers que l’offre française.
« Autoriser la mention du cépage et du millésime sur les vins sans indication géographique, c’était faire entrer le loup dans la Bergerie. A l’époque j’ai été le seul à m’élever contre cette décision. Aujourd’hui, on voit les conséquences », a rappelé le président du syndicat. Tout en s’élevant contre l’insuffisance de lisibilité sur la provenance des vins dans les linéaires, Jacques Gravegeal ne veut pas pour autant croiser le fer avec la grande distribution, qui écoule 1,8 million d’hl d’IGP OC. « Avec les metteurs en marché, nous allons lancer faire un point détaillé de la situation et rencontrer les acteurs de la GD pour trouver des solutions de valorisation plus que de désolation » a-t-il annoncé. Le syndicat va également mettre en œuvre une stratégie de consolidation du label, en apportant son soutien aux marques qui mettent en avant le label. « Au sein du club des marques, nous envisageons de rendre obligatoire la présence du logo sur les packagings », précise Florence Barthès, directrice du syndicat.
Enfin pour réguler le marché au niveau régional, Jacques Gravegeal a lancé plusieurs pistes de réflexion « Nous allons étudier la possibilité de mettre en place une réserve qualitative, qui ne serait pas gérée individuellement mais au niveau de l’interprofession comme en Champagne. Ce dispositif permettrait de bloquer une partie des volumes produits et de les mettre en marché en fonction de la demande du marché », explique-t-il. Autre projet : engager avec Coop de France et les Vignerons indépendants une réflexion sur la segmentation de l’offre régionale y compris les VSIG. « Pour le sourcing des VSIG, il faut arriver à une contractualisation pluriannuelle avec le négoce, qui aujourd’hui se montre très frileux sur cette question». Il y a du pain sur la planche !