e Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) a communiqué, lors de la conférence de presse de la vente aux enchères des Hospices de Beaune, ses derniers chiffres à l'export. Après neuf mois de campagne 2016, les expéditions affichent un résultat positif tant en volume (+2,8 %) qu'en valeur (+6,4 %), avec 585 millions d'euros de chiffre d'affaires. Les ventes export sont tirées par le marché américain, qui est depuis 2014 le premier marché pour ses vins. Les marchés canadien (grâce au Québec), britannique, ou encore suisse, sont également en pleine croissance.


Concernant les États-Unis, « La parité euro-dollar a bien aidé, il nous a permis d'être plus compétitifs, a expliqué Frédéric Drouhin, président du syndicat des négociants bourguignons. A noter que Chablis, dans l'air du temps, regagne des positions ».
Vers le Royaume-Uni, deuxième marché pour les vins bourguignons, c'est un retour à la croissance après deux années de recul : les ventes repartent à la hausse en volume (+18,5 %) et en chiffre d'affaires (+19% ). « La situation est bonne, tirée par les vins du Mâconnais, les Bourgogne blancs, et les Chablis ; nos positions sont reconquises », a précisé Frédéric Drouhin. Une performance d'autant plus intéressante qu'elle se produit dans un contexte globalement baissier des importations de vins français.
Parmi les principaux pays où les vins bourguignons perdent des « positions », on peut citer le Japon (-4,8 % volume et 3 ème marché), la Belgique (-18 % volume et 5 ème marché) et l'Allemagne (-9 % et 8 ème marché).
La Bourgogne reste néabmoins prudente, dans l’attente d’une nouvelle petite récolte, vraisemblablement la plus basse depuis 10 ans, qui risque de poser de nouveaux problèmes de disponibilités dans les mois et années à venir.
Concernant les conséquences de la sortie de l'Union européenne du Royaume-Uni, le porte-parole du négoce bourguignon, Frédéric Drouhin, estime qu'une montée des prix pour le consommateur britannique « n'est pas impossible » pour l'an prochain, en cas de nouvelle baisse de la livre sterling face à l'euro. « Mais la hausse de prix ne concernerait pas uniquement les vins bourguignons mais l'ensemble des vins importés... » tient à ajouter celui-ci. Il y a par ailleurs un risque important de manque de disponibilités de vins de Chablis, lié à la très faible récolte 2016, « ce qui va poser problème pour un certain nombre d'opérateurs ».
En revanche, les représentants du négoce se sont voulus rassurants quant à l'impact de l'élection américaine sur les expéditions outre-atlantique de vins bourguignons. « Nous avons des relations commerciales historiques avec les Etats-Unis et nous avons surmonté de nombreuses crises. Les américains ne vont pas s'arrêter de boire nos vins du jour au lendemain...Ce qui compte surtout, c'est le taux de change, qui pour l'instant, est favorable », a indiqué Frédéric Drouhin. « Donald Trump ne fera pas de ses priorités la dénonciation du 'Wine accord' : les vins importés ne représentent que 20% des volumes consommés aux Etats-Unis, estime pour sa part Louis-Fabrice Latour. Je ne pense pas qu'il faille être inquiets, le Wine Accord nous protège ».