es résultats sont là. « Année après année, ils confirment l'efficacité du produit Esquive WP », a déclaré Jean-Luc Dedieu, chef marché vigne chez Bayer, lors d'un point presse organisé le 15 novembre au Château Lamothe de Haux dans le Bordelais.
Esquive est un produit à base de Trichoderma atroviride (souche I-1237), homologué contre l'eutypiose et l'esca/BDA. Il se pulvérise sur les plaies de taille dans un délai de quinze jours maximum après la taille, le plus tôt étant le mieux. Son action est préventive. Mieux vaut donc l'appliquer dans les jeunes parcelles et dans celles où il n'y a pas ou très peu de symptômes de maladies du bois. Il coûte 220 €/ha.
Pour prouver son efficacité, Bayer a présenté le témoignage de Didier Thévenet, le chef de culture du château de Corcelles, un domaine de 90 ha situé dans le Beaujolais. Chez lui, l’esca est responsable de la mort de 0,5 à 1 % des ceps par an. « Sur 10 ans, on peut aller jusqu’à 10 % de ceps en moins, on ne peut pas se permettre de laisser ça », a-t-il expliqué dans un petit film. Or le remplacement d'un pied lui coûte 20 à 25 € en comptant les pertes de récolte. Depuis six ans, il teste donc Esquive dans une parcelle de gamay plantée en 1998 et surgreffée avec du chardonnay en 2009 qui fait 4 000 m2. Il l'applique avec un pulvérisateur à dos.
Le résultat est sans appel. La vue aérienne de la parcelle filmée par un drone montre un témoin non traité avec nettement plus de manquants que dans la partie traitée avec Esquive. Bayer annonce que sur cet essai l'efficacité est de l'ordre de 40 %. 74 ceps par hectare et par an ont ainsi été sauvés, avec un gain de rendement brut de 6 % en moyenne par hectare et par an de 2012 à 2015. Didier Thévenet est donc plutôt satisfait de ce produit et l'applique désormais à plus grande échelle dans les jeunes vignes.
Un cas unique ? Non. Les autres essais menés par la firme au niveau national (39 parcelles en 2016) vont dans le même sens. Avec Esquive « 42 ceps en moyenne sont sauvés par hectare et par an, avec un gain de rendement brut de 3 %. La rentabilité nette est donc de 404 €/ha/an », a détaillé Jean-Luc Dedieu.
Attention « il ne s'agit pas d'une solution miracle », a insisté Bruno Chardigny, le responsable de la filière vigne-arbo chez Bayer. Mais elle permet de limiter les symptômes en complément d'autres pratiques comme la plantation de plants traités à l’eau chaude, l'élimination des ceps et des bois morts, une taille respectueuse des flux de sève et qui évite les grosses plaies.