Il y a vingt ans, on vendait les vins au degré/hecto. Aujourd’hui, on n’a plus d’autre unité de référence que le prix/hecto » regrette Eric Lanxade, le directeur commercial des Caves et Vignobles du Gers (CVG). Pour remédier au manque de repères dans les transactions de vrac, le spécialiste des vins de Gascogne lance l’Évaluation de la Valeur Aromatique (EVA). Développé depuis trois ans avec le laboratoire montpelliérain Nyseos sur les vins blancs et rosés, cet outil calcule, à partir d’analyses chimiques, une « puissance aromatique ».
Cet indice chiffré se définit comme la somme, pour trois thiols et sept esters, de leurs Nombres d’Unité d’Odeur (soit la concentration du composé aromatique dans le vin divisé par son seuil de perception olfactif). Reposant sur une base de données conséquente, ce mode de calcul se veut aussi rigoureux que scientifique. « L’analyse va aux fondamentaux du vin, on quantifie précisément et rapidement son profil » précise Eric Lanxade. Cet indice est complété par une répartition de l’intensité aromatique selon trois familles dominantes : agrumes, amylique et fruits blancs.
Proposant une information simplifiée de la qualité aromatique du vin, l’indice EVA a vocation à devenir un outil de tarification de CVG. En consolidant sa segmentation déjà axée sur les profils aromatiques. Son objectif est également de pouvoir répondre aux demandes spécifiques. « L’indice nous permet d’intéresser des groupes habitués aux univers de marque, avec la possibilité de gagner en régularité » explique Eric Lanxade.
Pour le millésime 2016, Nyseos a analysé 300 lots de CVG. La première présentation de l’indice EVA se fera avec six profils à Amsterdam, lors du salon World Bulk Wine Exhibition (21 au 22 novembre prochains). Si la marque EVA est déposée par CVG, le principe de « puissance aromatique » est, quant à lui, ouvert à la filière, ayant l’ambition d’être adopté largement.