etez slogan et logo, remballez stratégie de croissance ! Avec un petit côté réactionnaire du marketing, Gigondas a choisi de ne pas céder aux grosses ficelles de la communication. Et son président n’y va pas par quatre chemins : les slogans ? « Ils durent toujours un temps limité et deviennent un jour poussiéreux » constate Louis Barruol, président de l’appellation Gigondas. Un logo alors ? « C’est particulièrement contre-productif. C’est dépassé !» assure Louis Barruol.


Alors quoi ? Tout simplement un salon B to B organisé le 28 novembre à Paris où seront présents 42 domaines. Et de quoi parleront ces vignerons ? De leur vin évidemment mais aussi de leur appellation en choisissant, ce que l’on pourrait appeler la « slow-communication ». « Nous avons opté pour un travail de longue haleine, car nous pensons que la communication d’un cru ne peut être conçue que dans la durée. Notre ambition est d’élaborer de belles choses, avec un souci constant du travail » explique Louis Barruol. L’élaboration de ces perles se fait dans un cadre exceptionnel, les dentelles de Montmirail, que l’appellation met au cœur de sa stratégie d’image et de développement. « Dans un site tel que celui-ci, avoir une vision progressiste est de choisir de le conserver ! Il ne s’agit pas d’aller défricher un lieu pareil ! » assène Louis Barruol. L’augmentation des volumes n’est donc pas au programme et c’est plutôt la valorisation et la conservation de cet environnement exceptionnel qui préoccupent les vignerons.
L’appellation a, cependant, des ambitions similaires à ses consœurs à l’export. Avec 40 % des volumes écoulés en grande distribution française, 30 % en CHR et le reste sur les marchés internationaux, le marché mondial apparaît comme « le seul levier de croissance ». Et même si le Royaume-Uni reste le premier client de Gigondas, les ambitions sont clairement orientées vers les Etats-Unis avec, dans le viseur, les principales villes (Chicago, New-York…). Sur ces marchés, faut-il céder aux sirènes du marketing ? Incorruptible, Gigondas mène sa barque. « Sur les marchés internationaux, il ne faut pas croire que ce sont les crus qui vont aider la France à gagner des parts de marché. Nous ne sommes pas une appellation générique. Le rôle des crus est de promouvoir la haute couture française ! ».