Nous ne voulons pas vider des camions ni casser des équipements. Mais nous voulons alerter sur la situation catastrophique de nombreux viticulteurs en Languedoc Roussillon. En 2013, près des 20 % d’entre eux avaient un revenu négatif», indique Olivier Lozat, chargé de communication à la Confédération paysanne de l’Aude. Pour se faire entendre, le syndicat a choisi la voie judiciaire. Ce 22 septembre, des plaintes pour extorsion vont être déposées partout sur le territoire. Ces plaintes visent systématiquement l’Etat et la FNSEA, ainsi qu’un acteur local. Dans l’Aude, c’est Vinadeis qui est visé. « Vinadeis importe du vin en provenance d'Espagne et rémunère les viticulteurs à un prix qui ne leur permet même pas de couvrir leurs coûts de production ! Le fruit de leur travail est donc clairement extorqué, dans des conditions qui ne seraient admissibles pour aucun travailleur dans un autre secteur », explique le syndicat dans un communiqué.
Dans l’Hérault, c’est contre Advini que la plainte sera déposée. « Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait de moins en moins de viticulteurs. Les prix auxquels le négoce nous paie le vin ne nous permettent plus de vivre. Nous sommes des acteurs primordiaux de la filière viticole et nous n’avons rien à dire sur le prix auquel on nous achète notre production », s’emporte Thierry Arcier, porte-parole du syndicat dans l’Hérault.
Cette opération fait suite à celle menée par la Confédération paysanne de l’Aveyron, qui a porté plainte pour extorsion contre Lactalis. Et c’est justement le 22 septembre que, sur demande du procureur, les enquêteurs entendront les représentants de la Conf’ de l’Aveyron.