On est sur un millésime qui mûrit très bien », se réjouit Eric Grandjean, du centre oenologique de Bourgogne. Au 30 août l'évolution était même galopante du fait des températures élevées. « Cette semaine on a pris 20 à 25 g/l de sucre alors qu'habituellement c'est plutôt 12 à 16 g par semaine. Les teneurs en acide malique ont bien chuté. On est passé de 12 à 15 g/l à 6 à 7 g/l pour les blancs. Là il y a du vent, les raisins vont se concentrer », indique l'oenologue. Mais il y a de gros écarts de maturité entre les parcelles peu chargées à cause du gel et les autres. Autre difficulté : dans les parcelles gelées, deux générations de raisins à des stades de maturité différents se cottoient. "Cela va être difficile à gérer. Faudra-t-il faire deux récoltes ?", s'interroge Eric Grandjean.
En Côte d'Or, dans les parcelles très peu chargées, les premiers coups de sécateurs pourraient donc être donnés autour du 20 septembre et à la fin du mois dans les autres si le temps se maintient. « On a environ 10 jours de retard par rapport à la moyenne et trois semaines par rapport à l'an passé », note-t-il. L'état sanitaire est excellent. « Le feuillage est parfaitement vert. Il y a eu une forte pression de mildiou et d'oïdium mais les vignerons l' ont bien jugulée », indique Eric Grandjean. Selon lui, à ce jour le millésime se présente donc plutôt bien. Seul bémol : les rendements. « Je pense qu'on se dirige vers une demie-récolte mais les situations sont très diverses ».