'oenotourisme était au cœur de la deuxième édition des Rencontres de la vigne et du vin, organisées par l'ANEV le 21 juin, au Sénat. Si le secteur est en pleine expansion depuis le début des années 2000, les marges de progrès sont encore grandes. La filière vin aimerait attirer davantage de visiteurs étrangers. « L'objectif est de passer de 3 à 4 millions d'ici 2020 », a lancé Guillaume Lemière, directeur réglementation et qualité d'Atout France.
La priorité numéro 1 est de clarifier l'offre. « Nous avons bien maillé le territoire viticole, avec 57 labellisations Vignobles et découvertes, mais maintenant il faut réussir à lui donner une unité », a lancé François Patriat, président de la région Bourgogne et co-président de l'ANEV. Le portail Visitfrenchwine.com œuvre en ce sens. « En six mois, il a totalisé 100 000 vues », a annoncé Florence Cathiard, présidente du Conseil supérieur de l'oenotourisme. Plus qu'un outil d'information, nous aimerions en faire un outil de réservation, mais nous manquons encore de moyens ». Chaque région doit également y mettre du sien. La Champagne, par exemple, sait très bien recevoir les professionnels mais doit apprendre à accueillir les touristes.
La filière a également profité de l'occasion pour rappeler aux élus les difficultés qu'elle rencontre face aux lourdeurs administratives. Thomas Montagne, président des vignerons indépendants de France, aimerait que la contrainte fiscale qui impose au vigneron de ne pas dépasser un plafond de 50 000? de chiffre d'affaires issu de l'oenotourisme soit supprimée. « Cette mesure décourage les gens à se lancer ». Karl O'Hanlon, qui a investi dans deux gros programmes oenotouristiques dans le Languedoc, souhaiterait, quant à lui, que la politique en matière de signalétique s'assouplisse. « Sur Trip Advisor, je n'ai que des commentaires élogieux. En revanche, beaucoup disent que les domaines sont difficiles à trouver ». Les mises aux normes en matière de sécurité et d'accessibilité peuvent également être problématiques. De même que l'impossibilité de faire vendanger des touristes sans encourir le risque de se faire pincer pour du travail dissimulé.
En fin de journée, Stéphane Héraud, président de la FCVA a invité les élus à se mobiliser pour que les touristes ne soient pas bientôt obligés de parcourir les vignes vêtus d'EPI. « Il est crucial d'agir avant que nos vignes ne ressemblent à la planète Mars ».