ais où sont passés 5 à 8 000 hl de Rivesaltes de la coopérative Vignoble Sud Roussillon ? Ces vins sont introuvables sur les différents sites de cette coopérative alors qu’ils devraient être en stock. Le mystère est entier et l‘affaire, révélée la semaine dernière par l’Indépendant, embarrasse.
Vignoble Sud Roussillon produit 60 000 hl par an et est le fruit du regroupement, début 2015, de la coopérative du Sud Roussillon (Pollestre, Ponteilla, 35 000 hl), avec la coopérative du Haut Roussillon (Trouillas, Bages, Saint-Jean-Lasseilles, 25 000 hl). « Au moment de cette fusion, nous avons fait confiance au commissaire aux comptes. Nous n’avons pas vérifié que les stocks annoncés étaient bien en cuve. Quand vous achetez une voiture, vous ne vérifiez pas non plus qu’elle possède toutes les pièces. Si nous avions su cela, nous n’aurions pas fusionné », souligne Denis Surjus, président de Vignoble Sud Roussillon.
Ce n’est qu’en avril 2016 que l'équipe dirigeante commence à avoir quelques doutes et fait un état des lieux précis des vins en stock. Ce pointage révèle qu’il manque plusieurs milliers d’hectos, essentiellement de Rivesaltes, des vins figuraient dans les comptes du Haut Roussillon lors de la fusion, mais qui en réalité, ne sont pas en cuve. Ce pointage conduit à estimer qu’il manque entre 5 000 et 8 000 hl. Le chiffre précis n’est pas connu. La cave a immédiatement alerté les douanes. Elle a également porté plainte auprès du procureur de la République. « L’enquête devra le confirmer, mais il y a tout lieu de penser que la volatilisation de ces volumes remonte à cinq, voire dix ans et qu’elle s’est étalée sur plusieurs années, car aujourd’hui, le Haut Roussillon ne produit plus que 1 000 hl de Rivesaltes par an », confie Denis Surjus.
Où sont passé ces volumes ? Ont-ils été détruits parce qu’ils se sont altérés ? Ont-ils été vendus sous le manteau? C’est à l’enquête de le déterminer.
Leur disparition représente une perte estimée entre 1 à 1,5 million d’euros sans compter les 250 0000 € de droits à consommation, dûs aux douanes. « Le préjudice ne pénalisera pas nos adhérents d’avant la fusion, car dans notre protocole de fusion, un article précise que ce qu’on découvrira après la fusion, dont l’origine remonte à avant la fusion, sera assumé par les adhérents de la structure absorbée. Nous réfléchissons à des solutions pour étaler ce manque à gagner pour ces producteurs. Notre structure n’est pas en péril car nous réalisons 8 à 9 millions d’euros de chiffre d’affaires par an et notre situation financière est saine. Mais cette affaire risque de décourager les adhérents impactés et de nous faire perdre des volumes », assure Denis Surjus.