C’est impossible à comptabiliser vu que l’espace est ouvert sur le reste du salon ! L’espace Wines Unearthed était beaucoup plus ouvert cette année, avec une énorme visibilité sur le balcon dans le hall central. L’espace accueillait toujours du monde (professionnels et presse) hormis un mardi matin un peu lent, comme pour tous les participants du salon cette année. Les stands étaient tous identiques et chaque producteur avait son espace de 3 m2, avec son nom et son numéro de stand. Nous avions briefé nos producteurs pour qu’ils n’hésitent pas à se déplacer sur les stands des importateurs et des distributeurs présents sur le salon. C’est particulièrement vrai pour les exposants de l’espace Esoterica – réservé à des importateurs de taille modérée, jusqu’à cinq employés – qui peuvent être intéressés par des producteurs comme ceux exposant à Wines Unearthed.
L’ensemble des producteurs avaient reçu en amont un document de plus de 70 pages (Road map to export to the UK) contenant des informations pratiques sur le marché anglais – comment est-il organisé, comment se préparer pour réussir sur ce marché, comment fixer son prix –, mais également des contacts de professionnels.
La veille du premier jour de la London Wine Fair, nous avons organisé un séminaire sur le même thème avec six participants de poids représentant chacun un secteur différent du monde du vin anglais : Ayo Akintola, PDG d’Oddbins ; Andrew Shaw, acheteur chez Bibendum-PLB ; Ray O’Connor, acheteur chez Naked Wines ; Roger Jones, chef à The Harrow ; Gavin Quinney, producteur à Bordeaux qui vend directement, sans agent, dans le monde entier ; et Robert Joseph qui a présidé le séminaire et a délivré une présentation très complète du marché.
Le marché anglais, très éclectique, recherche des vins à différents prix et aux origines variées. Sachant que pour les vins chers, le nombre de caisses vendues sera bien plus réduit que pour les vins d’entrée de gamme. Chaque producteur doit donc définir par avance quelles sont ses prétentions. Quelques tendances sont cependant à noter : le boom des vins mousseux et pétillants et l’intérêt porté aux petits producteurs des vins de Champagne. On remarque aussi le succès des vins de Nouvelle-Zélande qui continuent à avoir le prix moyen par bouteille le plus élevé du marché. Enfin, le marché recherche des vins aux histoires faciles à raconter et à comprendre. La productrice du Kazakhstan a ainsi rencontré beaucoup de succès.
La diversité qu’offre la France est immense. Le consommateur anglais a besoin d’histoires bien racontées et cohérentes. Les défis que rencontrent les vignerons français ne sont pas très différents de ceux rencontrés par les autres vignerons. Peut-être que la concurrence interne fait que les Français doivent être encore mieux préparés que les autres et doivent pouvoir afficher très clairement quels sont leurs USPs (Unique Selling Points), leurs spécificités, ce qui fait d’eux et de leurs vins des producteurs uniques qui valent l’investissement. Comme sur tout marché où la concurrence est rude, les vignerons doivent comprendre que, pour référencer leurs vins, il faudra en déréférencer d’autres. Pour cela, il faut que l’acheteur ait une excellente raison de le faire !
94 vignerons étaient présents lors de la dernière édition de Wines Unearthed (du 3 au 5 mai au sein de la London Wine Fair), soit une fréquentation en hausse de 34 % par rapport à l’année dernière. Ils provenaient de 22 pays différents :
- Nouveau Monde : Australie, Brésil, Canada, Chili, Équateur, Madagascar, Mexique, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et États-Unis ;
- Europe et autres : Autriche, Croatie, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Portugal, Roumanie, Slovénie, Espagne, Kazakhstan et Liban.
En tout, 29 producteurs français ont participé, soit près de 1/3 des exposants.