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La météorologie diminue le potentiel de production en 2016
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Hémisphère Sud
La météorologie diminue le potentiel de production en 2016

Alors que les vendanges tirent à leur fin, les pays producteurs de l’Hémisphère sud s’attendent globalement à des volumes en baisse par rapport à 2015. En cause notamment, les phénomènes météorologiques liés à El Nino, la sécheresse mais aussi les arrachages.
Par Sharon Nagel Le 25 avril 2016
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La météorologie diminue le potentiel de production en 2016
L'annonce de volumes en baisse en 2016 est généralisée dans l'Hémisphère Sud. Seuls l'Australie et la Nouvelle-Zélande s'attendent à des récoltes en hausse. - crédit photo : DR
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n contexte globalement favorable

Que ce soit au Chili, en Argentine ou en Afrique du Sud, trois pays producteurs majeurs de l’Hémisphère sud, les attentes en matière de volumes ne sont pas très optimistes. Pour certains, comme le Chili, la nouvelle ne sera pas nécessairement mal accueillie compte tenu du niveau des stocks ; pour d’autres, comme l’Argentine, elle pourrait compromettre les espoirs de reprise du secteur suscités par l’arrivée d’un nouveau gouvernement en fin d’année dernière. Quant à l’Océanie, la Nouvelle Zélande s’attend à une production plus importante qu’en 2015 mais plus faible que le niveau record atteint en 2014, sachant que les performances néo-zélandaises à l’export – qui ne se démentent pas – auront sans doute vite fait d’absorber des volumes supplémentaires. Enfin, l’Australie risque de récolter un volume similaire à celui de l’année dernière, mais dans un contexte qui semble s’améliorer de mois en mois.

Le Chili souffre de récoltes excédentaires

D’après l’analyse que vient de publier la Rabobank dans son rapport trimestriel, le Chili pourrait voir ses volumes baisser d’environ 10% cette année par rapport à 2015 (12,9 Ml selon l’OIV). Son analyse est partagée par le courtier international Ciatti, qui évoque des baisses de l’ordre de 20% pour des cépages majeurs que sont le sauvignon blanc, le chardonnay et le merlot, qui plus est, avec des teneurs en alcool en baisse. Pour la banque néerlandaise, ces régressions représentent « un pas dans la bonne direction » même s’il est « peu probable qu’elles permettent de ramener les stocks à des niveaux plus normalisés dans un proche avenir ». En effet, selon le bilan officiel établi par les services agricoles de l’Etat, les stocks ont fait un bond de 16,8% en 2015 pour atteindre près de 12,4 millions d’hectolitres. Il s’agit notamment de cabernet-sauvignon (41,8% du total), merlot (13%), carménère (11,8%), sauvignon blanc (8,5%), syrah (8,1%) et chardonnay (6,4%). Ces stocks, selon la Rabobank, sont dus à « plusieurs années d’augmentations de production supérieures à la croissance de la consommation ». Et de noter : « En février, Concha y Toro a déclaré aux producteurs qu’il n’achèterait pas de raisins rouges de type générique cette année. La nouvelle a envoyé une onde de choc à travers le secteur ».

La plus faible récolte depuis des décennies en Argentine

Chez son voisin sud-américain de grosses inquiétudes se manifestent aussi, mais pour d’autres raisons. Les producteurs argentins ont dû faire face à d’importantes perturbations météorologiques en 2015-2016 liées au phénomène El Nino, entraînant non seulement une baisse significative de la production – qui varie entre -15% et -40% selon les sources – mais aussi une hausse des prix des raisins à cause d’une multiplication du nombre de traitements phytosanitaires. Le dernier bilan officiel, arrêté fin février par l’Instituto nacional de vitivinicultura (INV), fait état d’une récolte de l’ordre de 20 millions de quintaux, en baisse de 14% par rapport à 2015, qui était déjà une année de faible récolte (13,4 Mhl). Le secteur vitivinicole argentin qualifie 2016 de « récolte la plus petite depuis 50 ans », la province de Mendoza étant de loin la plus touchée. D’après la Rabobank, l’impact de cette chute de la production devrait rapidement se faire sentir sur le marché : « Les stocks excédentaires de raisins génériques devraient très vite évoluer vers des disponibilités plus restreintes ». D’où le conseil prodigué par Ciatti : « Si vous êtes acheteur, manifestez-vous tôt ».

Plusieurs indicatifs positifs en Afrique du Sud

Une production en baisse est également attendue par l’Afrique du Sud. Même si le bilan officiel ne sera publié que vers la mi-mai, certaines sources évoquent déjà une baisse de l’ordre de 10% avec comme principales causes la sécheresse et la chaleur, et parfois les incendies de forêt. « En général, les niveaux d’acidité et d’alcool étaient relativement faibles et les œnologues devront travailler intelligemment pour obtenir des vins qualitatifs », note François Viljoen, le responsable du service de conseil viticole auprès de VinPro. « En revanche, de plus petites baies causées par les conditions climatiques sèches pourraient conduire à des arômes concentrés, tandis que les teneurs en alcool faibles seront bien accueilles par le marché ». Une fois enlevées les quantités destinées à d’autres utilisations, le volume de vin tranquille produit en 2016 devrait s’établir à 8,3 Mhl, selon les estimations publiées par Ciatti. Ce dernier évoque par ailleurs une attitude plutôt positive actuellement au sein du secteur vitivinicole sud-africain en raison d’un taux de change favorisant les exportations de vins en vrac ces derniers mois, de la bonne performance du marché domestique et d’un volume de stocks prévu au 31 décembre 2016 qui devrait être à son niveau le plus faible depuis 2012. Les positionnements prix risquent donc de rester stables.

Et en Australie

L’attitude est également plutôt positive du côté de l’Australie, du moins à en juger par les propos de Jim Moularadellis, directeur de la société de courtage Austwine. Estimant que la récolte 2016 s’inscrira sans doute dans la moyenne sur le plan des volumes, il se félicite de plusieurs indicateurs positifs pour le secteur vitivinicole australien : « La superficie du vignoble en 2015 nous ramène au niveau de 2001. Conjugué à un taux de change en baisse, de multiples accords de libre-échange et la montée en flèche de la demande chinoise, le rétrécissement accéléré du vignoble modifie complètement la donne pour le vin australien ». D’après les estimations de 2015, le vignoble australien s’étendrait actuellement sur 132 000 hectares, soit une superficie quasi identique à celle de 2001 (131 000 ha) et nettement inférieure au pic de 2008 (166 000 ha). Mais, souligne Jim Moularadellis, les indicateurs à l’heure actuelle sont bien plus positifs : « En 2001, les ventes de vins australiens totalisaient 7,24 Mhl, soit environ un tiers de moins que la production annuelle de 10,25 Mhl. En 2015, les ventes de vins australiens s’élevaient à 12,12 Mhl, soit un volume quasi identique à celui de la production en 2015 ».

Des problèmes de disponibilités en Australie ?

Ainsi, la société de courtage observe une baisse des stocks de vins en vrac : « A présent, il est relativement difficile de se procurer des volumes significatifs en vrac de vins d’un bon niveau qualitatif du millésime 2015 en provenance de l’Australie du Sud-Est pour les cépages shiraz, cabernet, chardonnay, sauvignon blanc ou pinot gris ». Si l’impact de cette situation n’a pas encore été répercuté sur le marché, Jim Moularadellis se l’explique par l’absence de données à jour sur la superficie du vignoble. « Bon nombre d’acteurs du marché évaluent l’équilibre entre l’offre et la demande sur la base de données désuètes. Pendant deux ans (2013 et 2014), notre secteur n’avait pas les moyens de faire réaliser des enquêtes pour déterminer la superficie du vignoble, donc nous ne savions pas quelle était l’étendue des arrachages ». Ainsi, le courtier prévoit que « si toutefois la nature devait produire une récolte abondante en 2016 à travers le pays (hypothèse peu probable), nous allons de toute manière devoir gérer des problèmes de disponibilités très rapidement ».  

Le positionnement premium continue de porter ses fruits en Nouvelle-Zélande

Enfin, de l’autre côté de la mer de Tasman, la Nouvelle-Zélande continue de surfer sur la vague des vins à climat frais et de son positionnement premium. Les prévisions d’une production supérieure à celle de l’an dernier – faible (2,3 Mhl) par rapport à 2014 (3,2 Mhl) – seront bien accueillies par les professionnels locaux. Car, d’après l’analyse de la Rabobank, la success-story néo-zélandaise ne semble pas remise en cause, aucun nuage ne se profilant à l’horizon pour l’instant. 

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