Les prévisions, issues de l’étude menée par The IWSR, sont relativement optimistes. En effet, elles font état d’une augmentation de 5,2 % de la consommation dans la zone Asie-Pacifique entre 2015 et 2019. Certes, on est loin de la hausse de 18,4 % enregistrée entre 2010 et 2014, mais l’évolution reste positive et se base sur un volume consommé en progression. En 2014, toujours selon Vinexpo-The IWSR, la consommation de vins tranquilles en Asie-Pacifique a atteint 264,3 millions de caisses, un volume qui représente 11 % de la consommation mondiale. Pour les organisateurs de Vinexpo, la principale cause d’optimisme réside dans le fait que la consommation par habitant reste extrêmement faible en Asie, laissant augurer des perspectives de développement importantes. Par ailleurs, selon l’étude, l’ensemble des pays d’Asie-Pacifique sont orientés à la hausse. Entre 2009 et 2014, les volumes ont progressé sur tous les marchés de la zone, la croissance étant particulièrement forte en Chine, à Taïwan et au Vietnam. À l’horizon 2019, l’étude prévoit un déplacement de la croissance vers l’Inde, qui devrait croître de 90,5 % en volume, les Philippines (+ 26,5 %), le Vietnam (+ 18,2 %), la Corée du Sud (+ 18,5 %) et le Japon (+ 14,9 %).
Mais ces prévisions sont-elles trop optimistes ou prématurées, du moins pour la Chine ? C’est ce que laisse entendre le journal chinois Shanghai Daily, invoquant l’impact de la crise économique qui frappe le pays. Se fondant aussi sur les chiffres présentés par Vinexpo-The IWSR, le journal note que la consommation chinoise de vins rouges a baissé de 7,24 millions de caisses en 2015 (à 131,9 millions de caisses) par rapport à 2014. Pour Wang Zuming, secrétaire général de la China Alcoholic Drinks Association, également cité par le journal, il est trop tôt pour parler de reprise de la consommation.
Néanmoins, le ralentissement de l’augmentation de la demande semblerait affecter davantage les vins chinois que leurs homologues importés. Prépondérants dans l’offre proposée aux consommateurs chinois, les vins locaux souffriraient d’un certain nombre de faiblesses intrinsèques qui entravent désormais leur développement. En cause : leur prix élevé, entraîné par une quête de retour rapide sur investissement ; un changement des habitudes des consommateurs, plus éduqués et donc plus aptes à déchiffrer l’offre importée et les étiquettes en langue étrangère ; et un manque de communication de la part des acteurs chinois. Ainsi, les vins importés ont progressé de 3,3 % en volume entre 2013 et 2014 selon les données Vinexpo-The IWSR citées par le Shanghai Daily. La France conserve sa première place avec quelque 40 % de parts de marché, suivie de l’Australie. Enfin, l’Espagne tire bien son épingle du jeu avec une hausse de 55,6 % en volume entre janvier et mai 2015, par rapport à l’année précédente.