a Chambre d'agriculture du Rhône et la Sicarex Beaujolais tiennent un Observatoire maladies du bois pour le cépage Gamay depuis 2003. Dans ce cadre, 20 parcelles, âgées entre 10 et 70 ans, sont observées chaque année. Sur chacune sont dénombrés les pieds manquants, ceux atteints d'eutypiose, d'esca ou d'autres jaunisses, les ceps sains productifs et enfin les complants.
« Le premier constat est la grande variabilité du pourcentage de ceps manquants ou morts selon les parcelles, qui peut varier de 1 à 30 % », explique Jean-Michel Desperrier, de la Sicarex du Beaujolais. Considéré de façon globale sur les 20 parcelles de l'observatoire, ce taux de ceps manquants se situe dans une fourchette de 9 à 13 % selon les années. Pour 2015, une moyenne de 11 % de ceps morts ou manquants a été comptabilisée. « Vu le très faible pourcentage de complantation, il peut difficilement diminuer », poursuit le spécialiste. En 2015, ce taux atteignait les 0,9 %.
Les symptômes d'esca, très fluctuants selon la climatologie, ont, ces trois dernières années plutôt sèches, nettement baissé. En 2015, le taux d'esca atteint est faible, à 2,1 %. Or par le passé - en 2006, 2007, 2008, ou encore 2012, « année humide » - celui-ci a dépassé, à plusieurs reprises, les 6 %. De la même façon, l'eutypiose a tendance à diminuer dans le vignoble depuis 5 ans. « Il pourrait y avoir une concurrence entre les champignons d’esca, qui s'installent au détriment de ceux de l’eutypiose », suggère l'expert.
Ce même phénomène avait été constaté entre 2006 et 2011, mais une forte remontée avait ensuite eu lieu en 2012, en lien avec les conditions météo très humides cette année-là.
Les conditions climatiques de 2016 seront donc déterminantes pour confirmer, ou non, cette tendance.