S
ur le stand que Plaimont Producteurs partage avec cinq caves à Prowein, la coopérative du piémont pyrénéen présente en deux exemples son art pour réformer les codes d’appellations qui affrontent des courants marketing et organoleptiques contraires. Le premier s’applique à l’AOP Pacherenc du Vic-Bilh. Avec Sweet Bilh (30 000 cols, PVC : 8 euros/col), la coopérative lance « un projet ambitieux », insiste Olivier Bourdet-Pees, directeur général de la coopérative. Cette marque est positionnée sur un instant de consommation précis, l’apéritif. « Les restaurants seront invités à le proposer accompagné de produits apéritifs tels que du saucisson, du pâté… », précise Olivier Bourdet-Pees. Il s’agit ainsi de sortir le pacherenc de sa place traditionnelle au dessert pour inventer une nouvelle façon de le consommer. Sweet Bilh pourrait également connaître une existence en grande distribution, accompagnée d’une opération de promotion visant à faire gagner des « kits apéros » (paniers gourmands) à la clientèle.
L’autre création de Plaimont porte sur le madiran, avec la gamme Marie Maria. Débuté il y a trois ans, ce projet vise à proposer des madirans plus légers, moins solaires, mettant en valeur une trame acide salvatrice. « L’appellation a peut-être été trop loin dans sa recherche », s’interroge Olivier Bourdet-Pees. Fort de ce constat, Plaimont Producteurs a sélectionné une cinquantaine d’hectares pour produire des rouges baptisés Novel, Grévière ou Veine, les deux dernières cuvées constituant un haut de gamme. Le millésime 2001 est baptisé Bonificat. « Ces stocks n’avaient pas été écoulés car leur profil ne répondait pas à la recherche de l’époque », explique Olivier Bourdet-Pees, tout soulignant que le 2001 est la preuve historique que Madiran a su faire, il y a quelques années, des vins plus légers. Les experts de l’appellation sauront apprécier la justesse de cet argument historique…