La flavescence dorée est un problème national, qu’il faut travailler tous ensemble, selon un schéma de lutte collectif. Bio ou conventionnel, c’est kif-kif pareil » pose d’emblée Josquin Lernould (Chambre d’Agriculture de l’Hérault), intervenant lors de la matinée technique de viticulture biologique en Aquitaine, ce 17 février à Blanquefort. Souvent frappé par l’absence de vision d’ensemble qu’il constate sur le terrain, il reprend ainsi les trois rouages de la gestion du phytoplasme et son vecteur*.
Le premier engrenage est, pour lui, « l’implantation de bois indemnes de flavescence dorée, avec le recours au traitement à l’eau chaude » (une pratique qui fait hurler les pépiniéristes, la qualifiant de principe de précaution aux répercussions trop violentes pour le risque encouru). Le second point de contrôle est la maîtrise des populations de cicadelles dans le vignoble. La mesure la plus connue est le traitement insecticide obligatoire (au pyrèthre naturel pour les bio), mais y figurent également des actions prophylactiques, allant de la sortie des bois de taille à l’épamprage des ceps (pour forcer les cicadelles à se concentrer dans les feuilles du coeur de souche, et être plus exposées aux traitements). A noter également l’intérêt du suivi des populations sur les parcelles, avec des pièges dédiés.
Le troisième volet est probablement le plus chronophage, il s’agit de la prospection du vignoble, également obligatoire pour l’assainir. Mais le coût de cette surveillance est à relativiser : « la prospection n’est pas chère par rapport à l’arrachage d’une parcelle » pour Josquin Lernould. Débouchant sur l’arrachage des ceps, cette prospection doit être validée par des tests en laboratoire (les symptômes pouvant être confondus avec la maladie du bois noir ou des carences).
En articulant ces mesures, il est possible d’aménager efficacement les traitements, jusqu’à les réduire de 83 % par rapport à un plan de lutte ne gradant pas les risques témoigne Antoine Verpy (GDON de Libourne). Mais il précise que si « le protocole permet de contrôler à des niveaux de faibles intrants la flavescence dorée, il n’y pas d’éradication ».
Et en matière de réduction des traitements, Nicolas Constant (SudVinBio) rapporte des résultats d’essai prometteur sur un traitement complémentaire au Pyrévert : un aspirateur à cicadelles (cliquer ici pour en savoir plus).
* : Pour se faire il se base essentiellement sur le guide technique réalisé en 2014 par l’Institut Technique d’Agriculture Biologique, sur la gestion de la flavescence dorée (cliquer ici pour y accéder).