éunissant son conseil d'administration ce 18 février, la Confédération des Vins IGP de France a arrêté une batterie d’arguments pour contrer les critiques fusant sur ses vins mousseux. Comme le précise un communiqué, cette mise au point répond directement aux « nombreuses attaques et informations erronées [provenant] de la Fédération Nationale des Producteurs et Elaborateurs de Crémant ». Cette dernière a en effet posé ce 2 février un recours devant le conseil d’Etat contre huit cahiers des charges de vins mousseux IGP, homologués par décret le 2 décembre 2015.
Les vins IGP martèlent qu’ils ne cherchent pas à parasiter les AOC, mais à se positionner en complément de gamme, avec des modalités de production spécifiques. Ainsi, « les cahiers des charges IGP mousseux ne contiennent pas des conditions de production « approximatives », [mais comportent, par rapport à des AOC,] des listes de cépage plus importantes, des zones de productions parfois plus vastes et des méthodes d'élaborations plus nombreuses » détaille ce communiqué*. Attaqués sur leur manque d’antériorité, les Vins IGP ajoutent que « ces nouvelles versions se fondent aussi sur la jurisprudence du Conseil d'Etat qui a déjà reconnu pour 3 cahiers des charges le droit à produire de l'IGP mousseux » (IGP Hautes-Alpes, Maures et Var).
Estimant qu’il y a de la place pour les IGP aux côtés des AOP, le président des Vins IGP, Michel Servage, en appelle également à un sursaut stratégique au sein de la filière. Selon lui, « la nature ayant horreur du vide, si les IGP ne peuvent satisfaire la demande, d'autres segments le feront », comme les effervescents espagnols et italiens (cavas et proseccos). Mais il est fort à parier que pour les crémants, ce risque de substitution ne suffise pas à apaiser les craintes de détournement de notoriété (taquines, les IGP précisent d'ailleurs qu'elles ne souhaitent pas accéder au terme "crémant").