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Le clash de Cash Investigation
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Revue de presse
Le clash de Cash Investigation

Cash Investigation, l’émission d’Elise Lucet diffusée sur France 2 mardi et consacrée aux pesticides a pris toute la place de l’actualité viticole en France. Elle a fait sortir du bois les ministres de l’Agriculture et de l’Ecologie.
Par Catherine Bernard Le 05 février 2016
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Le clash de Cash Investigation
C
ash investigation c’était cash

Il n’y eut pas de discussion qui n’ait cette semaine commencé par : « tu as vu Cash investigation ». Avec l’émission diffusée mardi   et consacrée aux pesticides, France 2 a frappé fort. On en retiendra la carte de France « des départements qui utilisent le plus de pesticides dangereux »,qualifié de  « surprise d’Elice Lucet au ministre de l’Agriculture » .   Cette dernière précise : « Les données avec lesquelles nous avons travaillé proviennent du ministère de l'Écologie. Le ministère de l'Agriculture exerce également un droit de regard sur leur publication. Elles sont confidentielles et couvrent une période qui s'étend de 2008 à 2013 (et de 2009 à 2013 pour l'outre-mer). Nous avons identifié 71 substances qui sont jugées dangereuses ou potentiellement dangereuses par des organismes américains (Environmental Protection Agency) et européen (base de données gérée par la Commission européenne) ou le Centre international de recherche sur le cancer, qui dépend de l'OMS ». La Gironde, la Loire-Atlantique et la Marne arrivent en tête largement en tête, avec des ventes de pesticides dangereux trois fois et demie supérieures à la moyenne. Incrédule ? « Cliquez sur chaque département pour connaître le détail des cinq pesticides dangereux les plus vendus près de chez vous, leur mode d'utilisation et les risques qu'ils comportent ». On observera que  ces trois départements sont aussi les champions de l’agriculture productiviste en même temps que des vignobles. Le Monde rediffuse sur son site des extraits de l’émission et la journaliste Martine Valo commente : « Les pesticides, nous en mangeons, nous en buvons et nous en respirons. Ils font la fortune de quelques géants de l’agrochimie – six, exactement – et ont des conséquences graves sur la santé publique. Le postulat de départ de l’équipe de «  Cash investigation  », sur France 2, est remarquablement illustré par ce documentaire percutant. Leur démonstration a des chances de secouer le public, encore loin de mesurer l’ampleur du problème. D’autant que les journalistes ont choisi de concentrer leur enquête sur les victimes les plus vulnérables des épandages incontrôlés dans les champs, les vergers et les vignes : les enfants, et plus encore les fœtus exposés dans le ventre de leur mère. Tumeurs cérébrales, cancers, autisme, malformations congénitales, retards de développement : le nombre de cas augmente à grande vitesse ». Dans son blog Idées liquides et solides Vincent Pousson souligne : « Mais au fait, qui l'a choisie, cette agriculture "de l'exploit", industrielle, productiviste? Qui a voulu des frigos et des poubelles bien pleins? Qui cautionne le massacre? La réponse est simple pourtant: moi, ou vous, nous tous, pour peu que nous décidions (oui, on décide!) de faire nos courses au pousse-caddie, ou que nous allions dans des restaurants (90% d'entre eux) qui se fournissent au pousse-caddie, chez Métro, Promocash & Cie. Car c'est le consommateur qui choisit les pesticides, qui les plébiscite même en poussant la porte du supermarché ou du restaurant qui s'y sert. C'est lui qui les impose à l'agriculteur, au nom du prix le plus bas, des petites (et fausses) économies, de cet argument honteux du "manque de temps". Il en est le commanditaire, le responsable, le "coupable" ». « Effrayant ». C’est le mot que retient Olivier Perou dans Le Point (http://www.lepoint.fr/medias/pesticides-les-chiffres-effrayants-reveles-par-cash-investigation-03-02-2016-2015099_260.php). Suivent des paragraphes qui commencent par des chiffres : « 1er. La France »,  «  4 714. En France, chaque année, 4714 tonnes de Folpel sont vendues, « 40 millions d'euros. À Moriers, en Eure-et-Loire, la municipalité a décidé de réaliser des travaux de raccordement de l'eau potable pour un coût évalué à 40 millions d'euros. L'objectif pour les habitants : avoir accès à une eau plus pure et surtout sans Atrazine, présent à une dose supérieure à la norme », « 6. En juin dernier, la direction France de Syngenta invite 6 parlementaires, mais aussi des membres du ministère de l'Agriculture des syndicalistes agricoles et d'autres organisations à un dîner de lobbying », « 50 %. Devant Élise Lucet et les caméras de Cash Investigation, le ministre de l'Agriculture a pris des engagements contre les pesticides ». L’Express mesure aussi l’impact de l’émission sur les Internautes et met en ligne quelques unes des réactions indignées et relève :  « Devant les nombreuses réactions suscitées par l'émission, Ségolène Royal s'est exprimée ce mercredi sur France Inter. ».

L’après Cash Investigation

Dans Sud-Ouest, Bernard Farge, le président du Conseil des vins de Bordeaux, s'exprime : « On ne peut pas être insensible aux conséquences de certains produits et de leur mauvaise utilisation. C’est pour cela que depuis 20 ans beaucoup de choses ont été entreprises. On ne travaille plus aujourd’hui comme à l’époque. On ne travaillera plus dans dix ou quinze ans comme aujourd’hui ». Il ajoute : « On ne traite pas par plaisir mais par nécessité. Ces traitements ne sont faits qu’avec des produits homologués et en respectant des procédures ». Les Echos font un « gros plan sur le chlorpyriphos-éthyl, pesticide que le ministre de l’Agriculture s’est engagé à interdire sur le plateau de l’émission. L’Obs convoque François Veillerette, porte-parole de Générations Futures pour « expliquer pourquoi certains départements sont plus touchés que d'autres par ces produits dangereux » : « La raison est simple. Elle s'explique par la nature des cultures dominantes de ces territoires. La Gironde possède une importante surface viticole. Il en va de même pour la Marne et plus largement de la Champagne ainsi que la Loire-Atlantique, d'où provient notamment le Muscadet ». Et ce chiffre qui tel le refrain de la chanson revient : « En France, les cultures de vignes représentent 20% des pesticides utilisés alors qu'elles n'occupent que 3 % de la surface agricole française ». 

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Tous les commentaires (3)
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JJH78 Le 17 février 2016 à 17:12:18
J'aurais plutôt baptiser l'émission Trash Investigation, dès que l'on cherche à vérifier les sources de Madame Lucet on découvre des erreurs tellement grossières qu'elles décrédibilisent toute la démonstration. Le plus bel exemple est le "97% d'aliments contiennent des résidus de pesticides", extrait d'un rapport de l'EFSA. Alors que la conclusion de ce rapport est "97% des aliments contiennent des résidus inférieurs au normes légales" et 54,6% ne contiennent aucun résidus détectables. Explication détaillée à: https://www.youtube.com/watch?v=zXz_ORDAozs Le plus fort est que cette info a été reprise par des radios et des journaux comme Le Monde! Comme tous les acteurs économiques, Mme Lucet et les journalistes cherchent à bien gagner leur vie, et beaucoup le font au mépris de la morale, de la vérité et de la science. Depuis "Je suis Charlie", ils se sentent intouchables... Ce qui me fait le plus mal c'est que cette émission poubelle a été préparée par une chaîne publique, avec l'argent de mes impôts.
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Paul Barre Le 06 février 2016 à 10:03:32
Dans le reportage d’Elise Lucet et de son équipe il est mis en doute que la morale des groupes phytosanitaires sont de même nature que celle du simple citoyen. Nous pouvons nous poser la question de savoir si les lois qui sont votés émanent plus du lobbying que des élus qui nous représentent ? La démocratie ne peut se suffire à une simple procédure représentative. Elle risque de se trouver ou se trouve confisquée par une aristocratie représentative. L’autre aspect de la démocratie est de mettre sur la table, de rendre présent dans le débat public les sujets auxquels nous sommes confrontés. (02/02/16 à 10 h France Culture - Les nouveaux chemins de la connaissance « La démocratie nous représente-t-elle encore ?). Les journalistiques de Cash Investigation l’ont fait au sujet du grave problème des pesticides Il est tout à fait possible d’exclure les pesticides dans l’ensemble du vignoble bordelais. Pour cela, nous devons aborder différemment la protection de la vigne et comprendre que l’insecte ou le champignon ne sont là que pour montrer que la plante est malade (Edouard PERIS 1940 : « quelle intelligence a l’insecte de percevoir l’arbre malade » et Francis CHABOUSSOU dans son ouvrage « Les plantes malades des pesticides » 1980). Si dans votre voiture le voyant d’eau s’allume, vous aurez beaucoup moins de risque de casser votre moteur en faisant le plein du radiateur que de supprimer le voyant dont le but est de vous signaler le problème. En agriculture, il nous a été inculqué qu’il fallait détruire le parasite au lieu de chercher à savoir pourquoi il attaque, quels sont les déséquilibres biologiques dans le sol et sur le sol qui lui donnent cette autorité : défaut de biodiversité, disparition des prédateurs de l’insecte incriminé, perte de résistance de la plante aux agressions fungiques… Il se pose aussi la question de l’enseignement agricole, son but est-il de formater les agriculteurs ou de leur donner la capacité d’observer par eux-mêmes ? Je constate que mes vins ne contiennent aucun pesticide du fait que j’en utilise aucun mais aussi que mon voisinage ne les contamine pas. Bien sûr mon voisinage pratique de plus en plus l’agriculture biologique et particulièrement biodynamique. Il y a 25 ans j’étais seul dans mon secteur bientôt celui qui sera isolé sera le conventionnel. Commençons par nous occuper autrement de nos sols et nos vignes, de les faire vivre, nous nous apercevrons que l’utilisation de pesticides n’est plus utile. Si les agriculteurs n’achètent plus ces produits, il ne s’en fabriquera plus. Une autre économie pourra voir le jour avec une meilleure répartition des marges. Si le capital financier se minéralise dans des paradis fiscaux, il crée de la maladie, si le savoir se minéralise dans quelques palais, il crée de la maladie aussi et si la fumure se minéralise elle crée la maladie. C’est bien l’individu qui peut poser un acte libre. Pour cela il devra bien saisir que nous tous avons la capacité de comprendre et non pas uniquement une petite oligarchie. Bernard Farge a raison de dire que l’on ne travaille plus aujourd’hui comme à l’époque, (quel époque ?), mais pense t’on différemment ? De dire qu’on ne traite pas par plaisir mais par nécessité exprime que l’on reste inféoder à l’idée que le salut viendra des groupes phytosanitaires et non pas de revisiter notre mode agricole. Quand le monde agricole a exprimé le besoin de travailler autrement, l’emballage a vite était repeint par le concept « d’agriculture raisonnée », la peinture s’écaille et on nous propose un nouveau concept « Agro-environnement ». L’idée des SME est généreuse mais fera un flop. Au 8eme forum de l’environnement aucun intervenant n’a parlé du sol. Le CIVB pourrait symboliquement mettre dans son bar à vin, un ou deux vins bio, Une manière de rebâtir l’image des vins de Bordeaux que sa politique malmène. Dans l’organisation de nos structures agricoles, viticoles, la démocratie nous représente-t-elle encore ?
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LeGuideC Le 06 février 2016 à 02:04:23
Non M. FARGES, on ne traite pas par nécessité mais seulement pour garantir un certain niveau de production, supposé être converti en revenu financier. Le seul problème, comme le démontre la crise agricole en particulier concernant le lait et l'élevage porcin, c'est que lorsque le canal d'écoulement des denrées produites est maîtrisé par des entités qui n'ont pour seul objectif que le profit, sans la moindre préoccupation de l'humain, qu'il soit au sein même de leurs propres entreprises ou bien du producteur au consommateur, le revenu s'effondre, éventuellement un temps compensé par une augmentation de productivité grâce à l'arsenal agro-chimique "miracle" pour arriver au final à la double catastrophe touchant l'individu, le paysan en désespérance, et le consommateur infesté d'agents aux dangers avérés. Nul n'est besoin de nos décideurs politiques aussi lents à réagir que prisonniers de leurs "sponsors", sous une forme ou une autre, pour décider et effectuer un changement radical. Modifier nos modes de consommation, en mangeant bon régulièrement et non mauvais tout le temps, en réapprenant à cuisiner un minimum et à stopper le gaspillage éhonté de toute matière aussi bien périssable que manufacturée. REVEILLONS-NOUS et REMETTONS-NOUS A VIVRE !
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