arue le 31 décembre, une dépêche Reuters vient d’estimer sur l’année 2015 la commercialisation des vins de Champagne : 312 millions de bouteilles pour un chiffre d’affaires de 4,7 milliards d’euros (+1,6 et +4,4 % par rapport à 2014). Si le Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne ne dévoilera ses chiffres officiels qu’à la mi-janvier, les commentaires sont allés bon train sur le web. « Les ventes de champagne devraient atteindre un record historique en 2015, grâce à une bonne tenue des exportations, des effets de change positifs et une stabilisation des ventes en France pour la première fois depuis 2010 » résume le quotidien Les Echos. Frôlé en 2014 (à 4,5 milliards €), le niveau record établi en 2007 (à 4,6 milliards €) serait donc surpassé.
Des taux de change favorables expliqueraient la hausse soutenue de la consommation sur les marchés tiers. « Le champagne, à l'instar d'autres produits protégés et estampillés « Made In France », a profité cette année d'un euro relativement faible, et même en baisse, par rapport au dollar, au yen et à la livre pour le marché anglais » rapporte La Tribune, selon qui « les exportations françaises sont 10 % moins chères hors zone euro qu'à la même période de l'année dernière ».
S’il est annoncé moins dynamique dans ses croissances, le marché français a également soutenu les performances champenoises. « Après quatre ans consécutifs de baisse, les ventes se sont stabilisées en volume et en valeur et pourraient même être en très légère hausse, dans l’Hexagone. Malgré les attentats du 13 novembre à Paris, les ventes reprennent dans les supermarchés et les cavistes » ajoute la radio France Bleu.
Cette annonce de records en prévision a été reprise telle quelle par la presse étrangère, de Voice of America à The Malay Mail. Saluant l’hégémonie « inattaquable » des champagnes, le quotidien italien Avanti! a également souligné les records annoncés pour les astis et autres proseccos, qui devraient atteindre 990 millions d’euros en 2015 (+18 %). « Un succès qui met en évidence la ‘’dépendance’' de plus en plus marqués de certains marchés aux effervescents italiens » estime le quotidien transalpin, qui détaille que « les trois premières destinations export comptent pour 69 % des expéditions d’effervescents italiens (contre 57 % l’an passé), quand elles pèsent pour 48 % des expéditions champenoises et 53 % des cavas espagnols. » En terme de comparatifs, le prix moyen exporté des vins champenois est de 25,3 €/l, quand il est de 3,6 €/l pour les proseccos, 3,4 €/l pour les astis et 2,6 pour les cavas.