'est une avancée considérable dans la connaissance des mécanismes de résistance. Des chercheurs français de l'Inra (Montpellier, Colmar, Évry) ont réussi, avec des confrères australiens et américains, à séquencer les gènes de résistance Run1 (oïdium) et Rpv1 (mildiou). Ils ont ainsi identifié le contenu exact de la portion de chromosome (locus) où se situent ces deux gènes.
Dans une publication de 2013, ils révèlent que ce locus est composé de quinze gènes, dont deux seulement sont des gènes majeurs de résistance : l'un à l'oïdium, l'autre au mildiou. à la suite de cette découverte, ils ont cloné et introduit ces deux gènes dans des variétés de Vitis vinifera. L'expérience a été menée sur syrah, tempranillo, portan, macabeu et carignan. Ces variétés transgéniques se sont révélées très résistantes au mildiou et à l'oïdium, confirmant donc que les gènes identifiés sont bien ceux qui portent la résistance à ces deux maladies.
La connaissance de ces gènes va permettre un travail plus rapide dans la sélection par hybridation. Les chercheurs, utilisant désormais la sélection assistée par marqueurs, pourront donc vérifier, au début d'un programme de sélection, si ces deux gènes sont bien présents sur de jeunes vignes issues de croisement. Par ailleurs, ils vont travailler sur le mécanisme moléculaire de résistance : quel est le rôle de la protéine produite par ces gènes dans la réponse de la vigne à l'agent pathogène ? Sans les recherches d'Alain Bouquet, ces travaux auraient été impossibles. Il signe naturellement cette première scientifique aux côtés de ses confrères Ian Dry (CSIRO Australien) et Laurent Torregrosa.