n 2014, le vignoble bordelais a expédié 2,1 millions d’hectolitres de vins AOC pour 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires (respectivement -9 et -17 % par rapport à 2013), dont 155 000 hl et 931 millions € de vins valorisés à plus de 15 euros le litre* (-13 % et -27 %), d’après une étude du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB). Ne pesant que pour 7 % des volumes exportés, cette catégorie premium représente à elle seule 52 % de la valeur des expéditions girondines.
Ces chiffres confirment le poids économique saisissant des grands crus bordelais. Et même dans la catégorie des premiums, l’ultra-premium se distingue. Sur les volumes exportés à plus de 15 €/l, la moitié affiche un prix départ cave entre 15 et 30 €/l, un quart à 30-60 €/l et le quart restant à plus de 60 €/l. Et cette dernière catégorie compte à elle seule pour 39 % de la valeur des vins bordelais exportés à plus de 15 €/l (quand les 15-30 €/l ne pèsent « que » pour 18 %).
Reposant sur les statistiques douanières, l’étude du CIVB sur l’« exportation des vins de Bordeaux à plus de 15 €/litre » ne va cependant pas jusqu’à détailler les AOC. « La convention que nous avons avec les Douanes ne précise pas ce niveau de détail », explique Jean-Philippe Code, le directeur du service économie du CIVB. Mais l’étude identifie les principales destinations de ces grands vins de Bordeaux. « Deux marchés émergent, Hongkong et le Royaume-Uni, des places que l’on sait consommatrices et ré-exportatrices », précise Jean-Philippe Code.
En volume, Hongkong est la première destination des vins de Bordeaux expédiés à plus de 15 €/l (13 % des volumes et 19 % de la valeur). Viennent ensuite les États-Unis (12 % des volumes, 14 % de la valeur) et le Royaume-Uni (11 % des volumes et 14 % de la valeur). À lui seul, le marché asiatique représente 41 % des volumes de bordeaux exportés à plus de 15 €/l en 2014 (contre 22 % en 2005), tandis que les marchés européens se sont contractés à 41 % (contre 53 % il y a dix ans), le marché américain se stabilisant à 9 % (contre 15 % il y a dix ans).
Au niveau national, se sont 288 000 hl et 1,45 milliard d’euros de vins tranquilles qui ont été exportés en 2014 à plus de 15 €/l. Les vins de Bordeaux pèsent pour 54 % de ces volumes et 64 % de la valeur dégagée. Mais ce poids girondin dépend des marchés : « Bordeaux est fort à Hongkong (83 % des vins français à plus de 15 €/l), mais moins aux États-Unis et au Japon (34 et 35 %) », conclut Jean-Philippe Code.
* Il s’agit du prix départ cave relevé par les Douanes. À plus de 15 €/l, le vin en question est valorisé plus de 11,25 € le col de 75 cl.
Sur la décennie, la part des vins de Bordeaux de plus de 15 €/litre a peu évolué, oscillant entre 8 et 10 % du total des volumes expédiés (avec un plancher de 6 % en 2005 et un plafond de 10 % en 2008). Les modifications les plus conséquentes concernent les entrées de gamme, ce qui répond aux orientations du plan Bordeaux Demain (adopté fin 2010). En 2014, les poids par tranche de prix des vins de Bordeaux exportés étaient de : 24 % entre 2-3 €/l (contre 22 % en 2005) ; 27 % entre 3-4,5 €/l (contre 25 % en 2005) ; 14 % entre 4,5 et 6 €/l (contre 11 % en 2005) ; 11 % entre 6 et 9 €/l (contre 8 % en 2005) ; 7 % entre 9 et 15 €/l (contre 6 % en 2005) ; 7 % au-delà de 15 €/l (contre 6 % en 2005).



