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Miser sur l’avenir
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Revue de presse
Miser sur l’avenir

La COP21 nourrit l’actualité du vin cette semaine avec les initiatives du Catalan Miguel Torres, l’ancrage des vignes au Royaume Uni, et les programmes de recherche. Le geographe Raphaël Schirmer revient sur le vin et les barbares. Le Wine Spectator dévoile la nouvelle université du vin de l’Etat de Washington.
Par Catherine Bernard Le 04 décembre 2015
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ans Vitisphere le Catalan Miguel Torres tire la sonnette d’alarme : « Le changement climatique représente la plus grande menace du secteur vitivinicole en général, et des vignerons en particulier ». A Sharon Nagel, il explique : « Après avoir visionné le film d’Al Gore en 2007, j’ai immédiatement convoqué une réunion du conseil d’administration et nous avons décidé d’investir 10 millions d’euros dans notre programme de protection climatique, Torres & Earth ». C’est un homme qui « joint le geste à la parole dans ses propres ». Sur le front de la vigne : « Dans une pépinière dédiée aux recherches sur le changement climatique, du CO2 est généré pour pouvoir observer l’impact sur la vigne. Des aspects tels que la densité de plantation, la gestion de la canopée, l’enherbement et les porte-greffes sont étudiés ». La maison Torres a réintroduit une quarantaine de variétés autochtones anciennes – dont le moneu, le gonfaus, le querol, le garro et la selma blanca – pour tester leur aptitude à résister au réchauffement du climat. « Avant le phylloxera, il existait plus d’une centaine de variétés de vignes en Catalogne », explique Miguel Torres. La délocalisation, ce phénomène économique qui a balayé l’industrie, n’épargnera peut-être pas la viticulture. Anticipant le réchauffement, Torres a fait l’acquisition de 100 hectares à environ 1 000 m d’altitude dans les Pyrénées, et de vignes au Chili. Il montre enfin du doigt les fournisseurs de matière sèche, particulièrement le verre, lesquels représentent 80% de l’empreinte carbone de l’entreprise. « En septembre dernier, nous avons rassemblé la quasi-totalité de nos fournisseurs (…) D’ici la fin de l’année, nous voulons qu’ils mettent en place des audits pour mesurer leur empreinte carbone et qu’ils nous fassent des propositions pour la réduire en 2016. Notre objectif à horizon 2020 est de réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre par bouteille par rapport à 2008 ». Le combat continue.

 

« Le pactole du réchauffement climatique ». C’est le titre provocateur du quotidien Le Monde qui scrute cette semaine l’état d’esprit du monde des affaires. Il semblerait que la finance commence à se mobiliser, et que le vignoble anglais ait un bel avenir devant lui : « La vigne prospère sous le soleil d’Angleterre, au Royaume-Uni. Grâce à la hausse des températures dans le nord de l’Europe, le pinot noir et le chardonnay s’acclimatent au sol calcaire du Surrey, du Sussex et du Kent, dans le sud-est du pays (…) Le nombre d’exploitations est passé d’une poignée à près de 600 aujourd’hui », écrit Juliette Garnier. Elle cite en exemple « Ridgeview, l’un des pionniers du Sussex, qui a imposé son Fitzrovia pétillant rosé lors des dîners officiels de la reine ». Car malgré le réchauffement climatique, le vin reste un vecteur symbolique.

 

La Revue du Vin de France interroge la recherche : « La vigne peut-elle survivre au stress des sècheresses ? » La technologie inédite "MégaCavitron" développée dans un laboratoire de l'Inra à Bordeaux par Sylvain Delzon tente une réponse, rassurante : « La vigne est beaucoup plus résistante à la sècheresse que ce qui a été publié par les laboratoires américains, notamment californiens, idem pour le chêne, présenté comme 'très vulnérable à la sècheresse' par un laboratoire de l'Utah ». Ce chercheur de 38 ans, fils d’agriculteurs du Lot-et-Garonne sensible au dépérissement des arbres dans le monde entier, explique le processus physiologique : « Le long des troncs des arbres, la sève circule à travers des vaisseaux situés sous l'écorce. Mais lorsqu'une bulle d'air vient rompre la colonne d'eau dans l'un de ces vaisseaux, celui-ci est irrémédiablement perdu".

Cette "embolie", que les scientifiques appellent "cavitation", survient lorsque l'arbre subit "un stress hydrique", notamment en période de sécheresse. Si elle s'étend à trop de vaisseaux, l'embolie peut être fatale ». Mais chaque espèce a aussi une résistance à la cavitation adaptée à son milieu naturel.

 

Dans Le Point et son blog Kbernet, Raphaël Schirmer fait un zoom géographique et un flash back historique sur le vin et la barbarie dont le jihadisme est une manifestation contemporaine. Il commence : «  Le vin a déjà été confronté à la barbarie. Les Grecs qualifiaient même de « barbares » ceux qui ne buvaient pas de vin, ou alors le buvaient sans y mettre d'eau. Le vin est civilisation ». Il nous offre une video de l’humoriste britannique John Oliver en hommage aux victimes des attentats à Paris. Celui-ci s’adressant aux terroristes : « Si vous menez une guerre culturelle et idéologique avec la France, alors là bon courage! Vous allez y aller avec votre idéologie moisie, et eux vont vous sortir Jean-Paul Sartre, Édith Piaf, le bon vin, les Gauloises, Camus, le camembert, les madeleines, les macarons, Marcel Proust et le Croquembouche. » Et conclut : « Vous êtes foutus. »

Selon Don Kavanagh de Wine Searcher, dans la jolie guerre que se livrent les cépages internationaux, il semble que « le pinot noir l’emporte sur le cabernet sauvignon ». La base de données de Wine Searcher a ainsi enregistré sur les douze derniers mois 11 millions de demandes pour le pinot tandis que le cabernet sauvignon se traîne à 8,2 millions, et ce pour la seconde année consécutive. Ce qui ne change pas, c’est la préférence pour les rouges.

 

Le Wine Spectator nous présente cette semaine le flambant neuf centre scientifique de l’Université Ste Michelle de l’Etat de Washington à destination des « futurs vignerons ». La somme des investissements, 23 millions de dollars, s’illustre par une salle blanche de petites cuves inox toutes reliées à un complexe système de tuyaux. C’est un autre monde. Pour les producteurs de ce vignoble, il s’agit rien moins que de « s’aligner sur l’Université de Californie à Davis, et historiquement celle de Bordeaux, lesquels « ont formé de grands vignerons ». « Cet investissement est une arme pour rivaliser avec les grands vignobles », souligne Kasey Carpenter. Ils ont été financés à hauteur 15,3 millions par des fonds privés venant des professionnels de la viticulture. L’investissement que l’on met dans la recherche et l’enseignement dit beaucoup de l’ambition d’un pays. 

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