Suisse grêle est une société coopérative fondée en 1880 par des vignerons suisses. Elle connaît ces dernières années un développement dans les différents vignobles français, mais aussi en Italie. Implantée en France depuis 2010, son siège est basé à Dijon, où désormais neuf personnes y travaillent. Elle est actuellement présente dans les vignobles de Bourgogne - en Côte de Beaune et de Nuits - en Charente ou encore à Bordeaux, mais l'entreprise a la volonté de poursuivre ce développement et de s'étendre aux vignobles du sud et de la Vallée du Rhône.
Sa particularité par rapport aux sociétés d'assurance classiques est qu'elle n'assure que le risque grêle: « Nous sommes l'une des dernières sociétés mono-branche, explique Aurélien Gauthier, responsable du bureau de Dijon. Cela nous oblige donc à fixer un maximum de capital assuré par zone, afin de limiter le risque, donc à refuser des demandes lorsque la zone couverte a atteint le plafond ».
Une autre originalité de Suisse grêle repose sur le fait que ce sont des vignerons eux-mêmes qui procèdent à l'expertise en cas de sinistre. Une quarantaine d'entre eux, retraités ou souhaitant obtenir un revenu complémentaire à leur domaine viticole, ont ainsi été recrutés pour assurer cette mission. « En cas d'expertise, cela intéresse nos clients viticulteurs de savoir que ce seront des vignerons eux-mêmes qui viendront », justifie Jean-Luc Monceau, ex-vigneron en Côtes-de-Bordeaux, qui vient de signer un contrat de mandataire. Et nous nous déplaçons toujours à deux vignerons experts ».
L'entreprise propose également, à la différence des autres assurances, une souscription et une indemnisation calculées à l'échelle de la parcelle : « Si une parcelle est grêlée mais que le volume global de l'exploitation est tout de même atteint, nous dédommageons quand même », argumente Jean-Luc Monceau. Autre caractéristique : la valorisation du capital assuré peut être adaptée selon la « destination » de la parcelle, pouvant aller d'une simple valorisation au prix de la vendange – pour couvrir les frais fixes - à celle du prix de vente de la bouteille. « Nous avons donc dans nos clients tous les profils d'exploitations, du coopérateur au vigneron indépendant », indique Aurélien Gauthier. Pour le calcul de ses tarifs, l'entreprise a fait le choix de fonctionner avec un système de « bonus-malus », à l'image de ce qui existe dans les contrats d'assurance voiture. En terme de coûts, celui-ci précise être très bien « placé » par rapport à ses concurrents.
Les contrats grêle proposés par Suisse grêle ne sont en revanche pas éligibles à l'aide de l'Etat.