'Institut français de la vigne et du vin (IFV) organise à l'occasion du Sitevi 2015 une conférence sur l'innovation variétale en viticulture. Une conférence qui s'adresse à tout professionnel « intéressé de savoir quelle pourrait être la viticulture de demain, en terme variétal », indique Laurent Audeguin, de l'IFV, coordinateur de l'évènement... Une thématique d'autant plus importante dans le contexte actuel de réchauffement climatique et du plan Ecophyto...
Les derniers résultats du programme INRA « Resdur » y seront notamment présentés : sur les 10 ou 11 variétés doublement résistantes à l'oïdium et au mildiou créées, trois devraient sans doute être proposées pour l'inscription au catalogue officiel dès 2017... Une échéance toute proche, donc. Jean-Michel Desperrier, de la Sicarex du Beaujolais, évoquera les derniers résultats du réseau d'essais de ces mêmes variétés résistantes, conduit dans le Beaujolais depuis plusieurs années. « Certaines variétés montrent des choses intéressantes », précise Laurent Audeguin.
Toujours sur ce sujet des variétés résistantes, un programme spécifique « vins rosés » a également été lancé il y a un an. Il doit donner naissance, à terme, à la création de nouveaux cépages résistants polygéniques, et adaptés à la production de rosé. Le nom du programme : « Edgarr », piloté par Loïc Le Cunff dans le cadre de l’UMT Géno-Vigne . « Les croisements entre les variétés résistantes et le Cinsaut et le Vermentino ont été faits l'an dernier, nous avons les premiers pépins au frigo ! », détaille Laurent Audeguin. Ce programme devrait aboutir plus rapidement que les programmes « classiques », car les chercheurs ont prévu d'utiliser un modèle de sélection génomique (modélisation du phénotype) pour aider au tri des variétés selon les caractéristiques recherchées : acidité, faible pouvoir oxydatif, arômes, etc. « D'ici 8 ou 10 ans, nous devrions pouvoir inscrire de nouvelles variétés au catalogue », estime le chercheur.
Mais l'innovation variétale, c'est aussi s'intéresser aux variétés résistantes déjà existantes et utilisées à l'étranger. Sept d'entre elles, déjà sur le marché en Allemagne, font actuellement l'objet d'essais en Languedoc, et ce, depuis 2012. Sont-elles aussi résistantes à l'oïdium de cette région qu'à celui d'outre-Rhin ? Comment se comportent-elles dans ce vignoble du sud de la France ? Sont-elles satisfaisantes d'un point de vue qualitatif, précocité, etc ? Des premiers éléments de réponse seront apportés, dans l'hypothèse qu'un jour, elles puissent être elles-aussi, autorisées en France.
Au total, sept intervenants, de l'INRA, de l'IFV, des Chambres d'agriculture, ou encore du CTPS, viendront témoigner. La conférence aura lieu mardi 24 novembre 2015, de 13h à 14h30.