iée à la question des résidus phytopharmaceutiques dans les vins finis, la demande de produits alternatifs va crescendo. Que ce soit en viticultures bio ou conventionnelle, rapporte Euralis. Distributeur majeur en Aquitaine, le groupe coopératif souhaite accompagner ce développement. Mais il estime que si la niche des alternatifs est à la mode, elle demande à la fois des adaptations techniques et psychologiques. « Les résultats des alternatifs sont meilleurs que les témoins non traités, mais moins efficaces que les matières actives traditionnelles. On peut s’en approcher cependant. Mais il faut changer les mentalités. Ce n’est pas parce que l’on trouve quelques tâches que le vignoble est couvert de mildiou et le produit inefficace ! » résume Stéphanie Peyrot, la responsable du développement technique vigne et vin d’Euralis en Aquitaine.
Pour permettre des transferts efficaces, et durables, de ces alternatifs, Euralis en teste la pertinence technique. Sur la campagne 2015, l’anti-Botrytis Serenade a ainsi été expérimenté dans cadre de 2 exploitations DEPHY pilotées par Euralis. A base de bactéries Bacillus subtilis, ce système de défense naturel de Bayer, a été associé au Teldor (fongicide au fenhexamid, également de Bayer), dans une optique de diminution des doses. Malgré la faible pression Botrytis du millésime, les résultats ont été jugés satisfaisants et se traduiront dès la prochaine campagne par les conseils suivants : un positionnement anti-Botrytis classique au stade A et une pulvérisation en association avec un produit alternatif, un mois avant la récolte.
Les précédentes années ont permis d’étayer l’efficacité du Prev-Am (Vivagro, des écorces d’orange aux capacités asséchantes, permettant de stopper le cycle du mildiou), de l’Armicarb (De Sangosse, bicarbonate de potassium aux effets stoppants sur l’oïdium), du Botector (De Sangosse, agents biologiques luttant contre Botrytis cinerea)… Mais « cette connaissance des matières actives dépend des climats, des régions, des millésimes… Et le produit peut ne rien donner s’il est mal positionné, ou s’il n’est pas bien utilisé. Il faut de la technicité et du conseil » prévient Stéphanie Peyrot.
En Aquitaine, Euralis possède une chaîne de 17 magasins proposant des produits viticoles et oenologiques pour 6 000 clients. Le groupe coopératif dispose également de 2 laboratoires d’analyses œnologiques et 10 œnologues conseils pour le suivi de 450 caves coopératives et particulières, de la vigne au chai (en passant par l’embouteillage, avec 16 unités d’embouteillage mobile pour 40 millions de cols conditionnés
[Photo de Stéphanie Peyrot : DR]