l est des vignobles où les problèmes de gouvernance perdurent... C'est malheureusement une fois de plus le cas du Beaujolais. Sébastien Coquard, actuel président de l'ODG (Organisme de défense et de gestion) des Beaujolais et Beaujolais-villages a annoncé ce vendredi 16 octobre 2015 sa démission de cette responsabilité au Conseil d'administration convoqué le jour-même.
Sans citer de noms ni de « familles » de viticulteurs en particulier, celui-ci a déclaré avoir subi trop « d'accusations » et entendu trop de « propos inacceptables, qui ne sont plus dans le respect des personnes ». « Nous avons passé un cap, je reçois des coups en dessous de la ceinture, que je n'accepte pas, explique celui-ci. Hier, il y a eu une cassure, un trop-plein. Les conditions ne sont plus réunies pour mener à bien les missions sur lesquelles je m'étais engagé au début de mon mandat », a-t-il déclaré, d'un ton amer et désabusé.
Sébastien Coquard était vice-président de l'ODG de 2012 à 2014, puis, dans le respect des règles de l'alternance, avait pris la présidence depuis 2014. Il a préféré mettre un terme à son mandat après 14 mois d'exercice, soit quelques mois avant son terme.
Les élections du prochain président devaient normalement avoir lieu au printemps 2016. Dans l'attente de connaître la suite donnée à la vacance du poste, c'est Frédéric Laveur, actuel vice-président, qui prendra par intérim cette responsabilité.
Pour François Roth, actuel directeur de l'Union des vignerons du Beaujolais (UVB), ce nouvel épisode soulève un problème plus profond : celui du collectif « qui ne fonctionne pas » dans le vignoble du Beaujolais. « Les viticulteurs pensent encore que les organisations (ODG, Interprofession) sont responsables de tout et attendent d'elles toutes les solutions. Et quand nous tentons d'organiser des réunions de travail sur le fond, afin de trouver des solutions sur le long terme pour sortir de la crise, il n'y a personne... Pour se sortir de là et qu'il y ait une prise de conscience, il faudrait une disparition totale des institutions », a expliqué celui-ci.
[Crédit photo: J Cassagnes]