out juste publiée, une étude des services statistiques agricoles constate une baisse générale de 3 % des prix d’achat des moyens de production agricole, « essentiellement en raison de la baisse du prix du pétrole »*. Pour la production viticole, s’il y a une baisse des coûts, elle devrait être minime temporise Antony Cararon (responsable du service conseil CER France Gironde). « L’importante baisse du coût des carburants n’aura pas d’impact énorme, à la marge il y a aura quelques milliers d’euros économisés » estime-t-il. Et d’après les premières données de l’observatoire CER France dans le vignoble girondin, les dépenses d’intrants (hors énergie) ne sont pas à la baisse. Pour ses 1 800 clients vignerons, elles s’élevaient en moyenne à 886 euros par hectare en 2014, contre 707 €/ha en 2012 (soit une augmentation de 25 %). Une hausse essentiellement due aux produits phytosanitaires (638 €/ha en 2014, +25 %), quand les dépenses en fertilisants et produits oenologiques restent stables (à 190 et 180 €/ha).
Plus que sur les dépenses d’intrants, le résultat d’exploitation se joue sur la main d’oeuvre et la valorisation commerciale des produits pour Antony Cararon. Et le curseur des priorités d’investissements doit s’adapter aux cas pratique. Selon lui, la performance économique d’un apporteur de raisins en coopérative est, dans une certaine mesure, corrélée avec les maîtrises de coût (dans une logique d’optimisation du rendement). Tandis que pour une cave particulière commercialisant en bouteilles, c’est la capacité à vendre qui marque les résultats de l’entreprise. « Il n’y a pas un modèle gagnant. Des gens gagnent très bien leurs vies en coopérative, en vrac, en bouteille… Et l’inverse est aussi vrai » conclut le consultant.
* : Si le cours du baril de brent accuse un net repli (-35 % entre juillet 2015 et juillet 2014), la hausse du dollar par rapport à l’euro l’a cependant limité, comme le précise l’Agreste.
[Photo de derricks : Geopetrol France]