a Fédération suisse des vignerons (FSV) a fait les comptes « provisoires » des dégâts liés à l'utilisation du produit Bayer « Moon privilege » l'an dernier, à partir des données issues de différentes expertises et enquêtes « terrain ». Elle estime à près de 2.000 hectares la surface de vignes touchées dans le pays. Environ 900 entreprises seraient concernées, situées dans tous les cantons viticoles. « Ces vignes peuvent être impactées à des degrés divers, avec pour certaines jusqu'à 90% de la récolte amputée », témoigne Willy Deladoëy, président de la FSV.
Le syndicat de viticulteur a également estimé le taux moyen de perte de récolte sur ces surfaces à 35%, soit un volume d'environ 6,5 millions de litres de manque à gagner pour 2015. Ramené à la production nationale suisse moyenne - 110 millions de litres – cela représenterait donc 5% de la production totale.
En tenant compte de la valeur marchande du raisin (4 francs/kg), la FSV a chiffré la perte globale entre 26 et 30 millions de francs suisses. Ramené par exploitation, le manque à gagner moyen atteindrait 30.000 francs, « avec de fortes variations selon les cas, allant de 5.000 à 100.000 francs ». « Mais si l'on prend la valeur marchande en vin, il faut multiplier ce chiffre par trois ou quatre, soit un montant entre 80 et 100 millions de francs », ajoute le viticulteur suisse.
A ce stade, les viticulteurs suisses sont toujours en phase de « discussion à l'amiable» avec la firme Bayer. Ils espèrent encore que celle-ci finisse par « accepter formellement sa faute » et propose un dédommagement aux viticulteurs touchés. Faute de cela et en dernier recours, ils seront contraints de se lancer dans une « longue et pénible procédure judiciaire » pour obtenir gain de cause. « Cela serait préjudiciable, pour elle comme pour les viticulteurs... », estime Willy Deladoëy. Les professionnels attendent une réponse concrète de l'entreprise d'ici la fin d'année 2015.
[crédit image: site bayer.ch]