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'interprofession du Beaujolais, à la demande des viticulteurs, a organisé, le 25 septembre, un séminaire "stratégique" pour discuter et décider de l'avenir du vignoble en crise. Une trentaine d'acteurs du secteur, issus de tous « bords » - vignerons commercialisant en vrac, en bouteilles, à l'export, viticulteurs coopérateurs, négociants, élus d'ODG et d'InterBeaujolais, ou encore présidents de caves coopératives - étaient présents. « L'idée était de réunir la diversité de la typologie des acteurs qui commercialisent du Beaujolais, résume Jean Bourjade, délégué général de l'interprofession. Aucun permanent d'InterBeaujolais n'a, en revanche, participé aux réflexions, afin que personne ne puisse ensuite reprocher une quelconque influence extérieure », tient-il à préciser.
Séparés en quatre groupes animés par deux consultants "neutres", les professionnels ont ainsi pu réfléchir aux orientations qu'ils souhaitent donner au vignoble « pour les dix prochaines années à venir ». « Treize axes stratégiques sur lesquels travailler ont pu être dégagés, mais au final, cinq d'entre eux ont été retenus, les plus prioritaires », précise le délégué général.
Le premier est, de loin, celui qui a emporté le plus de suffrages. Il concerne la segmentation de l'offre. « L'idée est de simplifier notre gamme pour qu'elle soit mieux comprise auprès du consommateur et la rendre plus visible », explique celui-ci. Cette nouvelle segmentation, à condition qu'elle soit validée par l'ODG des Beaujolais et Beaujolais-villages, puis par l'INAO, prévoirait trois «groupes» : celui des dix crus actuels, celui des vins d'appellation « Beaujolais-villages » et enfin, celui des vins d'appellation « Beaujolais nouveau ». "Il n'y aurait donc plus de vins d'appellation « Beaujolais » mais une appellation « Beaujolais villages » plus large et renforcée, grâce à des déclinaisons possibles selon les territoires", explique Jean Bourjade. Disparu également le « Beaujolais-villages nouveau » ; en revanche, un « repli » serait possible pour les opérateurs du « Beaujolais-villages » en « Beaujolais nouveau ».
« C'est une énorme avancée pour moi, car, pour la première fois, tout le monde était d'accord sur la nécessité de mettre en place une nouvelle segmentation, relève le directeur; à ma connaissance, jamais il n'y avait eu une telle unanimité là-dessus, ce qui montre que certains ont changé d'avis sur le sujet ».
Les quatre autres axes prioritaires retenus par les professionnels ont été la gouvernance, la montée en gamme, l'export et la stabilisation des cours des vins, par une meilleure contractualisation. Pour avancer « le plus rapidement possible », l'ensemble de ces thématiques seront, dans les mois et années à venir, abordées en groupes de travail. « La journée a été positive et constructive, d'autant plus que certains y allaient sans trop d'attentes mais sont ressortis contents.... Il faut maintenant battre le fer tant qu'il est chaud", conclut Jean Bourjade.
Point important néanmoins qui conditionnera la suite : les représentants de l'ODG du Beaujolais et Beaujolais-villages devront valider auprès de leurs adhérents ce projet de nouvelle segmentation.
[Photo: de gauche à droite:Jean Bourjade, délégué général, Gilles Paris, président et Bruno Mallet, vice-président d'InterBeaujolais, lors de l'assemblée générale de l'interprofession en juillet dernier ; crédit: J Cassagnes]
