Ils nous arrivent de Californie, de Virginie ou encore du Minnesota : Ryan, Shanna et Dana sont tous les trois importateurs américains en vins. A l'initiative du CIVP, ils sont venus passer trois jours en Provence, du 28 septembre au 1er octobre 2015. Au programme : dégustations, rencontres avec les producteurs, ou encore visites de domaines. L'objectif pour eux : trouver de nouveaux rosés à ajouter à leur catalogue. « La demande est en forte croissance, explique Shanna. Nous importons actuellement du rosé de Loire et nous achetons du rosé de Provence à un importateur. Nous souhaitons désormais importer notre propre rosé de Provence ». Chez Dana, même discours : « Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux rosés car il y a une forte croissance, confirme celle-ci. Nous n'avions déjà plus de stock au 1er juin ». Deux sommeliers accompagnent les trois acheteurs, l'un de Chicago et l'autre de Houston.
Côté interprofession, on vise à étendre le marché, pour le moment très concentré sur la côte Est des Etats-Unis : « Nous souhaitons développer les référencements dans de nouveaux Etats où nous sommes moins présents, détaille Valérie Lelong, responsable marketing export au CIVP. Ces importateurs ont été aussi sélectionnés car ils travaillent sur plusieurs Etats et ont une réelle volonté de développer les ventes de rosés. Quant aux sommeliers, ils ont la double-fonction référencement / notoriété ».
Les rosés de Provence connaissent actuellement un très fort engouement aux Etats-Unis, devenu le premier marché export pour les vins de cette région. Les derniers chiffres des expéditions vers ce pays en témoignent, avec de nouveaux records enregistrés cette année : sur la période de juillet 2014 à juin 2015, 9,6 millions de bouteilles y ont été écoulées, soit une croissance de 53% par rapport à la même période un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a lui aussi bondi, avec 50 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit une progression de 70% de la valeur.
« Les Etats-Unis sont le marché sur lequel les vins sont les mieux valorisés, avec un prix moyen départ cave FOB de 5.00€ par bouteille, ajoute Valérie Lelong. Le rosé de Provence est considéré là-bas comme un vin haut-de-gamme. Avec des consommateurs qui sont de plus en plus éduqués, ils se tournent vers des vins de plus grande qualité, et délaissent le blush ». Autre tendance notable : le fait que la consommation de rosés soit de « moins en moins saisonnière, avec des ré-approvisionnements en fin d'année : vendre du rosé lors d'une tempête de neige à New-York est devenu tout à fait courant !»
[crédit photo: J Cassagnes]