ace à l'Alsace qui a obtenu la mention « vendanges tardives » dès 1984, Gaillac fait encore figure de Petit Poucet avec une production quinze fois inférieure. Mais pour les professionnels, l'essentiel est ailleurs.
600 hl de gaillac vendanges tardives récoltés en 2012, 280 seulement en 2013 « pour assurer une qualité sans défaut », la quantité importe peu aux yeux de Cédric Carcenac, président des producteurs de vins d'appellation Gaillac depuis 2013. Fin octobre début novembre, les vignerons vont lancer leur quatrième campagne de vendanges autour de trois cépages « qui n'existent nulle part ailleurs », selon Cédric Carcenac : le loin de l'oeil, le mauzac et l'odenc.
Au-delà du travail nécessaire, « c'est son rendement qui fait son prix, on n'en produit chez nous que dix à quinze hectolitres par hectare, bien en dessous du plafond autorisé », assure le viticulteur.
Les gaillacs vendanges tardives sont commercialisés principalement chez les cavistes, en restauration haut de gamme et en vente directe à un prix de 10 à 25 euros la bouteille, un peu moins cher que les alsaces, selon les professionnels.
UN PRODUIT DE NICHE
Ces prix ne rebutent pas les acheteurs, si on en croit Cédric Carcenac, car les vendanges tardives se prévalent d'un cahier des charges exigeant : au moins 17 degrés d'alcool potentiel, un ramassage à la main obligatoire, un rendement plafonné à 25 hectolitres à l'hectare et 18 mois d'élevage minimum.
Les vendanges tardives sont appelées à rester un produit de niche. Ce breuvage représente moins de 1 % du total des vins de Gaillac, à forte dominante rouge, mais « il devrait bénéficier en termes d'image à toute la production », estiment les professionnels.
« Nos amis Alsaciens ne nous ont pas vus arriver d'un bon oeil, mais nous avons prouvé notre légitimité, on ne galvaude pas l'appellation et plus personne ne pinaille », assure Cédric Carcenac.