epuis 2011, l'IFV, Inter-Rhône et les chambres d'agriculture du Vaucluse, du Gard et du Roussillon, travaillent sur les itinéraires techniques qui permettent de limiter les teneurs en résidus de produits phytosanitaires dans les vins.
Lors de la 31e Journée de rencontres oenologiques organisée par l'Association des oenologues de Montpellier, Magali Grinbaum, responsable du laboratoire d'analyses de résidus à l'IFV d'Orange (Vaucluse) a présenté les premiers résultats de ce programme.
Les essais menés au vignoble ont montré que les teneurs en résidus dans les vins sont fortement liées au positionnement et au choix des molécules. L'IFV a atteint l'objectif zéro résidus détectés en appliquant les molécules connues pour ne pas passer dans les vins à partir du stade floraison (zoxamide, trifloxystrobine, quinoxyfen, mepanipyrim et fluazinam) et en positionnant avant fleur celles qui sont connues pour migrer dans les vins (mefenoxam, mandipropamid et penconazole). Dans le même essai, le témoin traité selon le calendrier classique contenait de faibles teneurs en résidus (de 1,3 à 16,7 µg/l, selon les matières actives).
ITINIÉRAIRES DE VINIFICATION
Différents itinéraires de vinification ont également été testés en blanc et en rouge pour savoir quelle pratique oenologique avait le plus d'impact sur la teneur en résidus. En blanc, le pressurage direct a été comparé à une macération pelliculaire de quatre heures. Aucune différence significative sur la teneur en résidus n'est apparue. Le niveau de turbidité, la souche de levure, l'ajout d'enzyme ou d'écorces de levures n'ont pas non plus donné de résultats significatifs.
La seule pratique qui permet de diminuer significativement la teneur en résidus de cinq molécules (iprodione, fenhexamide, boscalid, dimétomorphe et iprovalicarbe) est le charbon végétal. Ajouté en fin de fermentation alcoolique à 40 g/hl, il permet de réduire entre 80 à 96 % la teneur en résidus selon les matières actives.
En vinification en rouge, l'IFV a comparé la thermovinification à une vinification traditionnelle, ainsi qu'à une dizaine d'autres itinéraires (niveaux de turbidité, souche de levure, ajout d'enzyme, de cellulose au débourbage ; ajout d'écorces de levure, de gélatine et de chitine et dérivés de levures en fin de fermentation).
L'IMPACT DE LA THERMOVINIFICATION
Seule la thermovinification, avec débourbage à froid, a eu un impact significatif sur la teneur en résidus. Ce procédé a permis une réduction de 15 à 30 % des résidus selon la matière active par rapport à la vinification traditionnelle.
Ces essais sont poursuivis et étendus chaque année à d'autres molécules et à d'autres itinéraires. L'objectif est d'affiner les méthodes permettant de réduire la présence de résidus dans les vins, toujours source de polémique, même si les teneurs décelées sont toujours très en dessous des limites maximales autorisées sur le raisin.
Dans le « Guide Phytos 2014 » à paraître en février avec le n° 261 de « La Vigne », Magali Grinbaum revient sur tous ces essais à l'occasion d'une interview.