a coopérative du Haut-Poitou (3 millions d'euros de chiffre d'affaires, 79 apporteurs totaux pour 250 ha), basée à Neuville-de-Poitou, près de Poitiers (Vienne), n'a plus de conseil d'administration depuis le mois d'août. Le président, Jean-Dominique Surault, vient de faire appel au TGI de Poitiers pour qu'il nomme un mandataire afin d'assurer la gestion de l'entreprise.
Cette situation de crise est la conséquence d'un bilan financier explosif : depuis plusieurs exercices, la cave est en déficit. « En 2012, nous avons eu 300 000 euros de pertes et la récolte 2012 n'a pas encore été payée », souligne le président.
La majorité des adhérents n'y croit plus. Au cours de l'assemblée générale du 18 septembre, ils ont repoussé l'offre de reprise d'un vigneron négociant voisin, Frédéric Brochet, gérant d'Ampelidae à Marigny-Brizay. Faut-il y voir le rejet d'une proposition jugée insuffisante ou la volonté de certains de préférer une liquidation pure et simple de la cave ?
MIEUX VALORISER LES VINS
L'offre d'Ampelidae proposait de reprendre une trentaine d'hectares, l'outil de vinification et les dettes. « Nous avions travaillé un plan de restructuration pour relancer la cave, précise le président, amer et déçu de ne pas avoir été suivi. Il faudrait mieux valoriser nos vins. Actuellement, c'est le groupe Alliance Loire qui les commercialise, mais nous ne tirons pas assez de marge. »
Certains vignerons semblent déjà avoir tourné le dos à l'entreprise et envisagent de livrer ailleurs leur vendange, notamment auprès de négociants pour faire de l'IGP. À quelques semaines de la récolte, le président ne sait pas quel volume sera apporté. Il rappelle au passage aux adhérents qu'ils ont « des engagements vis-à-vis de la coopérative ».